En démontrant son potentiel à maintenir une charge virale indétectable ainsi qu'un bon niveau de tolérance sur une période de suivi de 48 semaines, le traitement oral hebdomadaire associant lénacapavir et islatravir ouvre une voie intéressante vers un futur traitement antirétroviral à longue durée d'action.

Les données intermédiaires de l'étude espagnole MIND montrent, après 24 semaines de suivi, que le switch vers BIC/FTC/TAF chez des patients vivant avec le VIH en succès virologique et porteurs de comorbidités neuropsychiatriques ne procure pas de bénéfice significatif sur le plan neuropsychiatrique par rapport à la poursuite de la thérapie duale associant dolutégravir et rilpivirine.

Les progrès médicaux récents dans la lutte contre le VIH et le sida sont révolutionnaires, mais l'accès universel à ces innovations reste un défi majeur. Près de 40 millions de personnes vivent encore avec le VIH, et des obstacles systémiques freinent leur accès à des soins et des préventions adaptés.

Lors du congrès HIV Glasgow ont été présentés les résultats, à 48 semaines de suivi, de l'étude DOLCE menée avec le soutien de la fondation argentine Huesped. Cette étude est importante et intéressante car elle constitue le premier essai évaluant l'efficacité virologique et la tolérance d'un traitement antirétroviral dual DTG/3TC par rapport à une trithérapie classique basée sur le dolutégravir chez des patients naïfs sévèrement immunodéprimés, leur nombre de cellules CD4 étant inférieur à 200 lors de l'inclusion.

Une analyse post-hoc regroupant les données issues des populations des études de phase 3/3b FLAIR, ATLAS, ATLAS-2M et SOLAR montre que tant la fréquence des événements virémiques isolés - blips, virémie de faible niveau (LLV) et échec viral isolé suspecté (SVF) - que leur impact sur une évolution ultérieure vers un échec viral confirmé (CVF) est à la fois très peu fréquent et, surtout, similaire entre traitement antirétroviral oral quotidien et traitement injectable à longue durée d'action associant cabotégravir et rilpivirine. Des résultats qui supportent une efficacité non inférieure du CAB/RPV par rapport au traitement antirétroviral oral quotidien pour maintenir la suppression virale chez les personnes vivant avec le VIH.

Si nous disposons de très nombreux essais cliniques attestant de l'efficacité élevée de la doxycycline comme prophylaxie post-exposition aux IST (DoxyPEP), les données issues d'expériences menées en conditions de vie réelle sont, elles, encore bien limitées et éparses. Lacune comblée avec cette étude mise sur pied par une équipe d'investigateurs du service d'infectiologie de l'hôpital universitaire Virgen de la Victoria, à Malaga.

Une nouvelle analyse des données de l'étude PURPOSE 1, menée à Cape Town (Afrique du Sud) par le centre de référence Desmond Tutu, montre, sur un échantillon de 265 patients, une observance thérapeutique significativement plus élevée à la PrEP injectable (lénacapavir SC, 2X/an) par rapport à la PrEP orale quotidienne. Des données qui témoignent du fait que les bénéfices, tant individuels que sur le plan de la santé publique, apportés par la lénacapavir SC dépassent ceux des options actuellement disponibles pour l'administration de la PrEP.

Une étude rétrospective cas-témoins, menée par une équipe d'investigateurs du service d'infectiologie de l'hôpital universitaire de Barcelone, montre que sur une longue période de suivi de 15 à 20 ans, le taux de survie, tant du patient que du greffon, ainsi que la prévalence des comorbidités associées est globalement équivalent que le patient greffé soit ou non porteur du VIH. Des résultats encourageants qui supportent l'idée d'un recours à la greffe hépatique chez les personnes vivant avec le VIH lorsque cette dernière est indiquée.

Malgré un risque particulièrement élevé de contamination sans oublier la possible évolution vers un cancer anal, une enquête menée à San Francisco, sur base d'entretiens en tête à tête, révèle que moins de la moitié des HSH interviewés sont vaccinés contre le HPV et ce, même parmi les HSH vivant avec le VIH.

Une étude prospective, menée dans un seul centre hospitalier situé à Madrid, s'est intéressée aux performances du traitement injectable à longue durée d'action associant cabotégravir/rilpivirine en dehors de toute contrainte ou biais lié à une étude randomisée. La vraie vie, en sorte !

À l'ère du traitement antirétroviral " tout en un ", on oublie qu'un nombre non négligeable de patients, surtout parmi les plus expérimentés, sont soumis à des schémas thérapeutiques lourds et complexes nécessitant plusieurs prises journalières ou comportant trois, quatre, voire cinq comprimés par jour. Pour tenter d'alléger le traitement, un groupe d'investigateurs a mis sur pied l'étude ARTISTRY-1, laquelle évalue l'efficacité virologique et la sécurité d'emploi de l'association bictégravir et lénacapavir en prise orale quotidienne. Des données encourageantes avaient été présentées lors de la CROI 2024. Place à présent aux résultats après 48 semaines de suivi.

Même si, actuellement, le taux de résistance aux inhibiteurs de l'intégrase de seconde génération, pierre angulaire du traitement antiretroviral, demeure faible et n'engendre aucune inquiétude particulière, leur utilisation généralisée ne garantit cependant pas un status quo indéfini. Partant du principe que prévenir vaut mieux que guérir, la recherche pharmacologique s'est donc attelée à développer de nouveaux inhibiteurs de l'intégrase, dits de troisième génération, capables de surmonter les résistances aux actuels inhibiteurs de l'intégrase. Tel est le cas du VH-184 dont de premières données encourageantes ont été présentées à Munich.

L'essai MOCHA (More Options for Children and Adolescents), connu également sous l'acronyme IMPAACT 2017, est une étude de phase I/II non comparative, multicentrique et menée en ouvert ayant pour but d'évaluer l'efficacité virologique, la pharmacocinétique, la tolérance et la satisfaction de l'administration de CAB/RPV LA aux doses adultes chez des enfants et adolescents âgés de 12 à 18 ans. Les résultats à un an de suivi ont été présentés lors du congrès de l'IAS à Munich.

Menée dans 21 pays européens, l'enquête en ligne PROTECT vise, d'une part, à comprendre comment les principaux intéressés perçoivent les avantages offerts par l'arrivée d'une forme injectable à longue durée d'action de la PrEP basée sur cabotégravir LA et, d'autre part, à définir au mieux le profil des candidats à cette nouvelle option de PrEP. Les premiers résultats, issus de cinq pays, ont eu la primauté d'une présentation lors du congrès de l'IAS 2024.

Chez des patients virologiquement stables, switcher vers une thérapie duale associant dolutégravir et lamivudine (DTG/3TC) est tout aussi efficace sur le plan virologique que switcher vers une trithérapie classique BIC/FTC/TAF, selon l'étude espagnole de phase IV PASO-DOBLE. Les premiers résultats, après 48 semaines de suivi, ont été présentés lors de l'édition 2024 du congrès de l'IAS qui s'est déroulée à Munich.