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Les virions de coronavirus (CoV) contiennent des génomes d'ARN simple brin avec une enveloppe lipidique et quatre protéines, dont trois sont associées à l'enveloppe lipidique et sont facilement dénaturées par la chaleur ou des produits chimiques surfactants. Le degré d'inactivation thermique du CoV dépend fortement de la durée du traitement thermique et de la température appliquée. Des études antérieures ont montré qu'une exposition du CoV à des températures allant jusqu'à 200°C, appliquées pendant une à vingt minutes, peut l'inactiver efficacement. L'une d'elles a prouvé qu'il était possible d'y parvenir avec une température de 75°C et une durée de traitement de 15 minutes. Cette durée n'est toutefois pas une solution pratique, car l'application de chaleur pendant une longue période est à la fois difficile et coûteuse. Dans le but de déterminer si une exposition à la chaleur inférieure à la seconde du CoV peut suffisamment l'inactiver, une équipe de l'Université A&M du Texas a conçu et développé un système fluidique simple. Leur procédé consiste à chauffer à haute température une section d'un tube en acier inoxydable, dans lequel passe la solution contenant le coronavirus, puis à refroidir cette section immédiatement après. La solution peut s'écouler à des vitesses différentes, ce qui permet au virus d'être exposé à la température et aux durées de traitement souhaitées avec une grande précision. Grâce à ce procédé thermique rapide, les chercheurs ont constaté que le virus était complètement neutralisé en un laps de temps beaucoup plus court que ce qui était précédemment possible.En utilisant le virus de l'hépatite de la souris, un bêtacoronavirus, le Pr Arum Han et ses collègues ont pu déterminer que si la solution est chauffée à 71,8°C pendant un temps d'exposition de 0,51 seconde, ils parviennent à réduire de 100 000 fois la quantité de virus présente dans cette solution, ce qui est suffisant pour le neutraliser et empêcher sa transmission. Et, lorsque la solution est exposée à une température de 83,4°C pendant 1,03 seconde, le virus est alors complètement désactivé."L'impact potentiel de cette découverte est énorme", a déclaré Arum Han. Il est vrai que ce traitement thermique d'une durée inférieure à une seconde constitue non seulement une solution simple, peu coûteuse, plus efficace et plus pratique pour arrêter la propagation de la Covid-19 dans l'air, mais il peut aussi être mis en oeuvre dans des systèmes existants, tels que les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation dans les hôpitaux.Cette trouvaille peut aussi déboucher sur des applications potentielles avec d'autres virus aériens, tels que celui de la grippe, une maladie certes moins dangereuse mais qui s'avère mortelle chaque année. Les auteurs espèrent que leur méthode d'inactivation par la chaleur pourra être appliquée à grande échelle et avoir un véritable impact mondial.(référence : Biotechnology and Bioengineering, 22 février 2021, doi : 10.1002/bit.27720)