Tout sur HIV Glasgow

Surpoids et obésité constituent une problématique planétaire à laquelle les personnes vivant avec le VIH n'échappent pas. A tord ou à raison, on invoque souvent le rôle des antirétroviraux pour tenter d'expliquer augmentation ou diminution de poids chez ces patient. Convaincus que d'autres facteurs de risque sont en jeu, les variations pondérales étant multifactorielles, des investigateurs ont mis sur pied une étude pour tenter de mieux cerner les facteurs de risque associés à une prise ou perte de poids de 10% ou plus chez des patients naïfs ou expérimentés après initiation par ou un switch vers une trithérapie basée sur un inhibiteur de l'intégrase ou un INNTI.

Les premières données, après 6 mois de suivi, de l'étude prospective allemande CARLOS nous fournissent, pour la première fois, de précieuses informations en conditions de vie réelle sur l'efficacité, l'adhérence et l'expérience patient du traitement injectable associant cabotegravir et rilpivirine LA.

Alors que le risque cardiovasculaire et métabolique ne cesse de croître au sein de la population des patients VIH surtout au-delà de 50 ans, le traitement, pourtant simple, de facteurs de risque bien connus stagne voire diminue. Telle est la conclusion alarmante des investigateurs de la cohorte RESPOND lors de la présentation de leur suivi, entre 2012 et 2019, de l'évolution du risque cardiovasculaire et des mesures préventives associées auprès de quelques 22.000 participants de la cohorte.

Parallèlement à l'extension de l'espérance de vie des patients VIH traités et stabilisés sous antirétroviraux, on constate une forte croissance de la fréquentation des centres de référence VIH pour la prise en charge des comorbidités non pas liées au virus mais bien à l'âge. Une adaptation de l'organisation de ces centres pour répondre à cette évolution semble, dès à présent, une priorité.

Nouvel arrivant dans la famille des inhibiteurs d'intégrase, le bictégravir en coformulation avec emtricitabine et TAF en un seul comprimé a fait l'objet d'une étude phase III chez des patients naïfs de tout traitement antirétroviral. Les résultats à 96 semaines de suivi ont été présentés lors du dernier congrès HIV Glasgow.

Chaque congrès international d'experts du VIH est une bonne occasion de suivre l'évolution des patients inclus dans de grands essais cliniques. Tel fut le cas, à Glasgow, pour les études GEMINI-1&2 avec une nouvelle analyse du critère d'évaluation primaire en fonction, cette fois, des données cliniques et épidémiologiques à l'inclusion ainsi que de rassurantes données sur la sécurité d'emploi et l'émergence de possibles résistances.

Présentés lors du tout récent congrès Glasgow HIV 2018, les résultats d'une analyse secondaire pré-programmée de l'étude NEAT022 évaluant l'impact, sur les marqueurs cardiovasculaires, d'une stratégie de switch d'un inhibiteur de protéase boosté par ritonavir vers un inhibiteur de l'intégrase chez des patients à très haut risque cardiovasculaire présentant une charge virale indétectable révèlent toute la complexité du profil cardiovasculaire du dolutégravir notamment en terme de gain pondéral.

Stigmatisation et altération de la santé mentale ont un impact non négligeable sur le décours de la maladie (dépistage, mise sous traitement et rétention thérapeutique), sur le bon suivi thérapeutique au quotidien et sur la qualité de vie générale des patients vivant avec le VIH, surtout les plus jeunes soit qu'ils aient contracté le virus in utero, soit que son origine soit liée à leur comportement sexuel ou addictif.