L'ostéoporose est réputée être sous-diagnostiquée et sous-traitée, ce qui est en réalité tout à fait vrai et fait périodiquement resurgir l'idée qu'un dépistage généralisé, en tout cas chez la femme au moment de la ménopause pourrait être une solution.A l'issue du congrès mondial sur l'ostéoporose, l'arthrose et les affections musculo-squelettiques, Florence 23-26 mars 2017, le professeur Jean-Yves Reginster, président de l'European Society for Clinical and Economic Aspects of Osteoporosis and Osteoarthritis (ESCEO) qui a été à l'origine de ces congrès nous a livré son opinion sur ce point précis avant de mettre en exergue quelques uns des messages de cette édition 2017 qui jalonnent la route des années à venir.

En dépit d'une idée souvent bien ancrée dans les esprits, l'ostéoporose ne frappe pas que les femmes, les hommes également sont concernés. Globalement une fracture ostéoporotique sur 3 survient chez un homme et un homme sur 5 sera victime d'une telle fracture au cours de son existence. De plus ces fractures sont souvent plus graves chez l'homme engendrant plus de mortalité et générant plus de dépendance. Lors du congrès WCO-IOF-ESCEO, le professeur Jean-Marc Kaufmann de Gand a animé un "Meet the professor" sur ce thème qui lui tient à coeur et nous a livré quelques unes de ses réflexions.

Chez les jeunes hommes ayant terminé leur croissance, il est constaté des taux élevés des biomarqueurs du renouvellement osseux laissant envisager que persiste un certain degré d'accroissement de la masse osseuse.Le travail présenté par Charlotte Verroken de l'Université de Gand montre cependant que les mesures de la densité minérale osseuse et du contenu minéral osseux effectuées à douze ans de distance des mesures des biomarqueurs du renouvellement ne plaident pas en faveur de cette hypothèse.

La sarcopénie est un syndrome gériatrique caractérisé par une perte progressive de la masse et des capacités fonctionnelles musculaires qui s'assortit de multiples conséquences délétères y compris l'institutionnalisation et la mortalité. La sarcopénie s'est vue attribuée récemment le code ICD-10-CM, ce qui signifie qu'aux yeux de la communauté médicale internationale elle est désormais reconnue comme une entité propre.

Les agences réglementaires chargées des autorisations de commercialisation des médicaments demandent que les anti-arthrosiques symptomatiques d'action lente (SYSADOA, SYmptomatic Slow Acting Drugs in Osteo-Arthritis) démontrent leur efficacité sur deux critères primaires d'évaluation (douleur et fonction). Elles recommandent également que les études comportent 3 bras (médicament expérimental, placebo et comparateur actif) et durent de 6 à 12 mois.

L'aptitude du denosumab à diminuer l'incidence des fractures vertébrales et non vertébrales a été documentée versus placebo dans l'étude FREEDOM et confortée à long terme dans FREEDOM extension où tous les participants étaient activement traités par le dénosumab.

L'arrêt programmé des bisphosphonates (drug holiday) repose sur des recommandations d'experts, ce qui signifie que la durée optimale du traitement initial n'est pas clairement définie et que les conséquences de cet arrêt restent mal cernées. Eléments de réflexion à partir de la comparaison de données de femmes arrêtant ou continuant le traitement.

L'inflammaging est un néologisme naît de la contraction des deux termes 'inflammation' et 'aging' et qui correspond à l'inflammation systémique chronique de bas grade (CLIP pour Chronic Low grade Inflammatory Profile) qui s'établit lors du vieillissement. Les tenants et les aboutissants de cette inflammation ainsi que l'impact de l'exercice physique pour la contrer ont été abordés lors du symposium Can exercice counter inflammation in the aged.

Le calcium est un élément essentiel du développement du squelette et du maintien d'une bonne santé osseuse. Compte tenu de la diversité des habitudes et des régimes alimentaires de par le monde, les apports calciques ne sont sans doute pas toujours optimaux, d'où l'intérêt de dresser un état des lieux.

L'étude ACTIVE (Abaloparatide Comparator Trial in Vertebral Endpoints) est une étude randomisée contrôlée de phase 3 qui a comparé trois approches (abaloparatide-SC 80 μg/j, placebo ou teriparatide SC 20 µg/j sur une population de 2.463 femmes ménopausées ostéoporotiques (âge moyen 69 ans extrêmes 49-86 ans) traitées pendant 18 mois.