Philip Conaghan (Leeds, Royaume-Uni)
Philip Conaghan (Leeds, Royaume-Uni)

En effet, l'étude a réuni 13 pays différents répartis sur tous les continents hormis l'Australie. Il était demandé aux spécialistes rhumatologues participants de répondre à un questionnaire concernant les patients dont ils avaient la charge. En tout, les investigateurs ont pu rassembler 782 patients présentant une arthrite psoriasique. Les patients étaient traités par un agent biologique, essentiellement des anti-TNF, depuis au moins 3 mois et ont été stratifiés en fonction de leur niveau de douleur évalué grâce à l'échelle SF-36 Bodily Pain (BP) : pas de douleur ou douleurs légères, douleurs modérées ou douleurs sévères. Les investigateurs avaient également accès aux données démographiques, au statut clinique et aux détails des traitements administrés. Les patients étaient également invités à compléter sur base volontaire leur usage d'antidouleurs non-prescrits, leur capacité à réaliser un travail, leur qualité de vie, leur handicap, etc. Les chercheurs ont également évalué l'usage des antidouleurs prescrits sur base des réponses des spécialistes.

Atteintes multiples

Sur les 782 patients inclus, 259 présentaient une douleur légère voire pas de douleur, 235 une douleur modérée et 288 une douleur sévère. Sans surprise, il existe une relation linéaire très forte entre les tertiles concernant la douleur et la mesure de la qualité de vie. "L'une des difficultés que nous avons rencontrées est que nous ne savons pas comment ont réagi les patients au traitement. Nous savons qu'ils étaient sous traitement, mais nous n'avons aucune donnée quant à la réponse qu'ils ont obtenue grâce au traitement. Mais même en l'absence d'inflammation psoriasique, il y a d'autres causes de la douleur", explique le spécialiste britannique. Il n'y a en effet pas de raison que les patients ne souffrent pas de tendinite, d'enthésites ou d'arthrose qui sont des symptômes fréquents dans la population au-delà de 40 ans.

Les investigateurs ont ainsi pu réaliser un diagramme en toile d'araignée (voir figure) montrant que plus la douleur est sévère plus elle est associée à une diminution de la santé en relation avec la qualité de vie dans tous les domaines : santé mentale, capacité physique, BP, santé en général, vitalité, fonctionnement social et aspects émotionnels.

Non contrôlée

Les patients les plus sévèrement touchés ont aussi significativement plus souvent recours aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens (p=0,0026), des opiacés (p=0,0065) et des traitements antidouleurs non soumis à prescription (p<0,0001).

Chez les patients actifs ou pouvant avoir une activité professionnelle (≤65 ans), la probabilité d'être sans emploi ou celle d'un départ à la retraite en raison de l'arthrite psoriasique est plus élevée et dépend de la douleur. Elle est de 19% chez les patients avec peu ou sans douleur, de 10% pour ceux avec une douleur modérée et de 58,3% avec ceux présentant une douleur sévère.

Cette analyse de données provenant 'du monde réel' est importante car elle indique que les patients souffrant d'arthrite psoriasique présentent très souvent des douleurs importantes même lorsqu'ils sont sous traitement biologique. Sans surprise, plus la douleur s'accroit plus la qualité de vie diminue. "Cette étude souligne donc l'importance de s'intéresser de près à la douleur et de la prendre en charge, notamment en combattant de manière adéquate l'inflammation", conclut Philip Conaghan.

Conaghan PG et al. Pain still remains a high unmet need among psoriatic arthritis patients receiving existing biologic treatment: results from a multi national real-world survey EULAR 2017 Abstract #OP0107

En effet, l'étude a réuni 13 pays différents répartis sur tous les continents hormis l'Australie. Il était demandé aux spécialistes rhumatologues participants de répondre à un questionnaire concernant les patients dont ils avaient la charge. En tout, les investigateurs ont pu rassembler 782 patients présentant une arthrite psoriasique. Les patients étaient traités par un agent biologique, essentiellement des anti-TNF, depuis au moins 3 mois et ont été stratifiés en fonction de leur niveau de douleur évalué grâce à l'échelle SF-36 Bodily Pain (BP) : pas de douleur ou douleurs légères, douleurs modérées ou douleurs sévères. Les investigateurs avaient également accès aux données démographiques, au statut clinique et aux détails des traitements administrés. Les patients étaient également invités à compléter sur base volontaire leur usage d'antidouleurs non-prescrits, leur capacité à réaliser un travail, leur qualité de vie, leur handicap, etc. Les chercheurs ont également évalué l'usage des antidouleurs prescrits sur base des réponses des spécialistes.Atteintes multiplesSur les 782 patients inclus, 259 présentaient une douleur légère voire pas de douleur, 235 une douleur modérée et 288 une douleur sévère. Sans surprise, il existe une relation linéaire très forte entre les tertiles concernant la douleur et la mesure de la qualité de vie. "L'une des difficultés que nous avons rencontrées est que nous ne savons pas comment ont réagi les patients au traitement. Nous savons qu'ils étaient sous traitement, mais nous n'avons aucune donnée quant à la réponse qu'ils ont obtenue grâce au traitement. Mais même en l'absence d'inflammation psoriasique, il y a d'autres causes de la douleur", explique le spécialiste britannique. Il n'y a en effet pas de raison que les patients ne souffrent pas de tendinite, d'enthésites ou d'arthrose qui sont des symptômes fréquents dans la population au-delà de 40 ans. Les investigateurs ont ainsi pu réaliser un diagramme en toile d'araignée (voir figure) montrant que plus la douleur est sévère plus elle est associée à une diminution de la santé en relation avec la qualité de vie dans tous les domaines : santé mentale, capacité physique, BP, santé en général, vitalité, fonctionnement social et aspects émotionnels.Non contrôléeLes patients les plus sévèrement touchés ont aussi significativement plus souvent recours aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens (p=0,0026), des opiacés (p=0,0065) et des traitements antidouleurs non soumis à prescription (p<0,0001).Chez les patients actifs ou pouvant avoir une activité professionnelle (≤65 ans), la probabilité d'être sans emploi ou celle d'un départ à la retraite en raison de l'arthrite psoriasique est plus élevée et dépend de la douleur. Elle est de 19% chez les patients avec peu ou sans douleur, de 10% pour ceux avec une douleur modérée et de 58,3% avec ceux présentant une douleur sévère.Cette analyse de données provenant 'du monde réel' est importante car elle indique que les patients souffrant d'arthrite psoriasique présentent très souvent des douleurs importantes même lorsqu'ils sont sous traitement biologique. Sans surprise, plus la douleur s'accroit plus la qualité de vie diminue. "Cette étude souligne donc l'importance de s'intéresser de près à la douleur et de la prendre en charge, notamment en combattant de manière adéquate l'inflammation", conclut Philip Conaghan.Conaghan PG et al. Pain still remains a high unmet need among psoriatic arthritis patients receiving existing biologic treatment: results from a multi national real-world survey EULAR 2017 Abstract #OP0107