Des données suggèrent que les patients atteints de maladies auto-immunes ou de conditions immunosuppressives présentent un risque accru de complications liées à l'infection par le SARS-CoV-2, y compris celui de développer uncovid long. Dans ce contexte, Ernesto Lopez Castillo (université du Colorado, à Denver) a exposé les résultats d'une étude réalisée par son équipe et qui visait à comparer les patients atteints de PR et ayant développé un covid long à ceux qui ne l'ont pas développé.
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Leur étude rétrospective incluait 2.182 patients PR qui avaient des antécédents de covid-19. Ils ont été répartis en deux groupes selon qu'ils étaient diagnostiqués porteurs d'un covid long (groupe cas) ou pas (groupe témoin), en excluant les patients diagnostiqués porteurs d'une fibromyalgie ou d'un syndrome de fatigue chronique après leur covid-19. 137 de ces patients (6,27%) étaient diagnostiqués porteurs d'un covid long. Chez les patients sans covid long, les auteurs ont calculé une prévalence significativement plus élevée de dyslipidémie (60% versus 46,7%) et d'insuffisance cardiaque (15,1% versus 7,3%). Par contre, chez les patients atteints de covid long, une prévalence plus élevée de dépression (39,4% contre 22,3%), de maladie pulmonaire interstitielle (10,2% contre 5%) et de syndrome de Raynaud (6,6% contre 2,3%) a été observée. Quant à l'étude de Sasha Bernatsky (Centre universitaire de santé McGill, à Montréal), elle visait à vérifier si le méthotrexate (MTX) et les TNFi réduisaient les taux d'anticorps neutralisants contre le SARS-CoV-2 chez les patients atteints d'une maladie inflammatoire à médiation immunitaire (IMID). Des données prospectives sur 479 adultes atteints de MICI, de PR, de spondyloarthrite (SpA), d'arthrite psoriasique ou de lupus érythémateux disséminé (LED) ont été recueillies dans plusieurs centres académiques au Canada. L'analyse suggère que les TNFi et le MTX sont indépendamment associés à une capacité de neutralisation réduite. Un argument de plus pour (re)vacciner ces patients régulièrement, surtout dans l'hypothèse de nouvelles souches virales.Les nouvelles ne sont guère meilleures lorsqu'on recherche si la pandémie de covid-19, pour terminée qu'elle soit, doit nous faire craindre des conséquences en termes d'IMDI. Julian Barahona-Correa (Hôpital universitaire San Ignacio, Colombie) a réalisé une revue systématique de la littérature sur cette question. Incluant huit études, qui comprenaient de grands échantillons, la méta-analyse s'est montrée plutôt rassurante pour le développement de certaines IMID (DT1 pédiatrique, anémie hémolytique auto-immune, cholangite biliaire primitive, myasthénie grave, pemphigoïde bulleuse et hépatite auto-immune) après covid-19: aucune association observée. Par contre, une association forte a été observée pour la PR, le LED, les MICI, le psoriasis, les vascularites, les spondylarthrites, le syndrome de Sjögren, la sclérodermie, la polymyalgie rhumatismale, le syndrome de Guillain-Barré et la maladie de Behçet, avec des risques relatifs compris entre 2 et 4. Cette méta-analyse confirme donc un risque accru de développer plusieurs maladies à médiation immunitaire après la phase aiguë (≥ 30 jours) de l'infection. Sources: -Predictors of Post-acute Sequelae of COVID-19 in Patients with Rheumatoid Arthritis: A Retrospective Analysis of a Large Health System in the Midwestern United States. Ernesto Lopez Castillo, 17 novembre 2024 -Methotrexate and Tumor Necrosis Factor Inhibitors Independently Decrease Neutralizing Antibodies After SARS-CoV-2 Vaccination: Updated Results from the SUCCEED Study. Sasha Bernatsky, 16 novembre 2024 -Risk of new onset of immune-mediated diseases after SARS-CoV-2 infection : a systematic review and meta-analysis. Julian Barahona-Correa, 18 novembre 2024