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Basées sur l'auto-évaluation des sujets afin de déterminer si l'activité physique pouvait directement ralentir, voire prévenir la DMLA, les précédents travaux étaient susceptibles d'être biaisés. Une nouvelle étude menée sur des souris en laboratoire par des chercheurs de l'Université de Virginie fournit des premières preuves tangibles. Bradley Gelfand et son équipe ont mis en place une série d'expériences. Deux groupes de rongeurs de même âge ont été comparés : les premiers disposaient d'une roue d'exercice dans leur cage mais étaient libres de pratiquer, tandis que les seconds en étaient privés. À l'issue d'une période de quatre semaines, les chercheurs ont utilisé des lasers pour provoquer une forme de lésion oculaire appelée néovascularisation choroïdienne (NVC), un facteur majeur dans de nombreuses formes de perte de vision liées à l'âge (DMLA mais aussi glaucome et rétinopathie diabétique) qui implique une croissance excessive des vaisseaux sanguins dans une certaine partie de l'oeil.Après la récupération chirurgicale, les souris ont été replacées dans les cages pendant sept jours. Les volumes des lésions de NVC ont été mesurés par un microscope confocal. L'effet du roulement des roues seulement dans les sept jours suivant la blessure a également été évalué.Les chercheurs ont découvert que les rongeurs actifs présentaient 45% de vaisseaux sanguins de moins que leurs congénères sédentaires au terme d'une première expérience, et 32% de moins à l'issue d'une expérience de réplication, soit une réduction de 41% en combinant les deux. Les souris mâles et femelles entraînées à l'exercice avaient des volumes de CNV similaires. La distance de course quotidienne n'était pas corrélée à la taille des lésions de CNV.Les auteurs ne savent pas exactement comment l'activité physique empêche la prolifération des vaisseaux sanguins. Ils avancent toutefois l'hypothèse d'une augmentation du flux sanguin dans les yeux grâce à l'exercice. Désormais, ils espèrent obtenir des financements pour poursuivre leurs recherches et, à terme, développer un traitement qui offre les mêmes avantages que l'activité physique sans avoir à en pratiquer.(référence : Investigative Ophthalmology & Visual Science, mai 2020, doi :10.1167/iovs.61.5.52)