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Quelques petites études menées sur des animaux de laboratoire et des humains avaient déjà indiqué que l'exposition à la pollution atmosphérique pouvait influencer l'activité des gènes, qui sont associés à diverses maladies. Une nouvelle étude confirme ces observations et fournit pour la première fois la preuve que même une exposition à de très faibles niveaux de pollution atmosphérique peut modifier l'expression des gènes. Des échantillons de sang de 266 paires de jumeaux (193 monozygotes et 74 hétérozygotes) prélevés au cours de la période 2005-2010, provenant de la Brisbane Genetics Study (Australie), ont été analysés dans ce cadre.Les moments auxquels les échantillons de sang ont été prélevés coïncidaient avec les dates des relevés de sept stations de mesure de la qualité de l'air à proximité. Les niveaux d'exposition aux particules PM2.5 ainsi qu'au dioxyde de soufre, au dioxyde d'azote et à l'ozone étaient ainsi connus. Ces niveaux étaient, en moyenne, inférieurs aux valeurs standard nationales.Des modifications de l'expression de six différents gènes impliqués dans le stress oxydant et l'inflammation, dont le rôle dans les processus pathologiques liés à la pollution de l'air était présumé depuis longtemps, ont été observées. Des modifications de l'expression génique ont également été notées durant les périodes de faible exposition.Des modifications de l'expression génique ont été observées en association avec les particules PM2.5 et le dioxyde de soufre, en particulier. Pour certains gènes, l'association était plus marquée chez les jumeaux monozygotes que chez les jumeaux hétérozygotes, ce qui suggère qu'une composante génétique intervient également dans la sensibilité des individus à la pollution atmosphérique.Les auteurs soulignent que de plus amples recherches sont nécessaires, mais que ces résultats peuvent jeter un pont entre les études épidémiologiques et différentes études toxicologiques in vivo et in vitro.Source :Madaniyazi L et al. Candidate gene expression in response to low-level air pollution. Environment International. Published online 2 April 2020. https://doi.org/10.1016/j.envint.2020.105610