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L'étude (forcément) observationnelle NOVELTY permet de répondre à cette question de manière globale, dans la mesure où elle réunissait des chercheurs de plusieurs continents (Australie, Amérique du Nord et Europe). 5.214 patients ont noté tous les 3 mois les épisodes d'aggravation (EA) qu'ils ont ressentis. En parallèle, leurs médecins ont consigné les EA dont ils ont eu connaissance par leurs patients. Les auteurs ont ensuite comparé les deux listes de rapports pour le dernier trimestre de la première année de suivi.Des EA ont été notés par respectivement 56 %, 55 % et 50 % des patients atteints d'asthme, d'asthme + BPCO et de BPCO. En revanche, ils n'ont été rapportés à leurs médecins que par respectivement 9 %, 16 % et 12 % d'entre eux. En comparaison avec les patients dont les notes personnelles et les rapports faits à leurs médecins étaient concordants, ceux qui ne leur signalaient pas les EA vécus étaient plus souvent des hommes et des fumeurs actifs, et ils consultaient moins souvent. Plus rassurant peut-être : ils présentaient une fonction pulmonaire moins altérée et des symptômes respiratoires moins intenses. Leur profil de comorbidités différait également, avec par exemple moins de reflux G-O, d'allergies et de bronchiectasies dans l'asthme, et moins d'emphysème dans la BPCO.Des outils à suggérerAu bilan, il n'en reste pas moins que ce sous-rapportage important des exacerbations dans les pneumopathies obstructives a de quoi inquiéter fortement. Il souligne, s'il le fallait encore, la nécessité d'une anamnèse complète à chaque consultation. Des outils complémentaires peuvent s'y ajouter, comme la tenue d'un journal de bord par le patient ou une application de surveillance ou de détection liée à un device comme celle décrite dans l'article Quand le smartphone détecte les exacerbations débutantes. Référence : Müllerová H et al. Characteristics of patient-reported worsenings of asthma and/or COPD and concordance with physician-reported exacerbations. Congrès 2024 de l'ERS.