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Les chercheurs chinois ont collecté les dossiers médicaux de 255 668 femmes ayant commencé une grossesse entre 2009 et 2017 à Pékin, une ville gravement affectée par la pollution atmosphérique et par une fréquence importante de fausses couches. Ils ont également analysé le niveau d'exposition à la pollution atmosphérique auquel ces femmes étaient soumises, en se concentrant sur quatre sources de pollution : les particules fines PM 2,5, le dioxyde de souffre, l'ozone et le monoxyde de carbone. Pour établir ce niveau de pollution, ils ont utilisé les données de stations de surveillance de la qualité de l'air situées près des domiciles et des lieux de travail des personnes suivies. Parmi les participantes à l'étude, 17 497 (soit 6,8%) ont subi une fausse couche dite "silencieuse" au premier trimestre de grossesse.Après prise en compte des facteurs de confusion possibles, les auteurs ont établi une corrélation entre chacun des quatre polluants retenus et un risque accru de fausse couche durant le premier trimestre de grossesse. Ils ont en outre montré que l'augmentation de ce risque n'est pas linéaire mais s'aggrave avec le niveau de concentration des polluants.À ce stade, il ne s'agit encore que d'une corrélation, pas d'un lien de cause à effet : les scientifiques n'ont pas la preuve que la pollution de l'air est effectivement à l'origine des fausses couches de Pékinoises, ce qui nécessiterait des expérimentations sur les foetus.(référence : Nature Sustainability, 14 octobre 2019, doi : 10.1038/s41893-019-0387-y)