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Pour aboutir à cette conclusion, une équipe française se fonde sur une cohorte de 668 mères (et de leurs enfants) recrutées entre 2003 et 2006 à Nancy et Poitiers. Elle s'est intéressée aux effets du dioxyde d'azote (NO2), un gaz très toxique issu des processus de combustions automobiles, industrielles et thermiques.Les chercheurs ont croisé les données d'exposition des mères à la pollution en fonction de leur lieu de résidence pendant la grossesse et l'analyse de données épigénétiques à grande échelle, à savoir plus de 400 000 localisations épigénétiques, dans le placenta, alors que les précédentes études se concentraient sur des gènes particuliers.Ce travail a permis d'observer que les mères les plus exposées au NO2 pendant leur grossesse présentaient des modifications épigénétiques au niveau du placenta, concernant cinq gènes, en particulier le gène ADORA2B. Or, comme l'explique la chercheuse de l'Inserm Johanna Lepeule, "des défauts dans l'expression de ce gène ont été associés dans d'autres études à la pré-éclampsie, une maladie de la grossesse fréquente et grave si elle n'est pas prise en charge."Inédits, ces résultats confirment ainsi une partie de l'hypothèse selon laquelle les expositions prénatales aux polluants de l'air, à des niveaux communément retrouvés en Europe et en France, pourraient avoir des effets délétères sur la santé de la femme enceinte et de l'enfant à naître. Ils sont d'autant plus inquiétants que toutes les mères de la cohorte étaient soumises à des concentrations de NO2 inférieures aux limites annuelles fixées par la réglementation européenne et recommandées par l'OMS, à savoir 40 mg/m³.(références : Environment International, 21 juin 2018, doi : 10.1016/j.envint.2018.05.007, et communiqué de presse de l'Inserm, 21 juin 2018)https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412017320433https://presse.inserm.fr/quel-impact-de-la-pollution-atmospherique-sur-le-placenta/31777/