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Mais il y a une autre facette de cette problématique bien moins souvent mise en avant. A savoir considérer que ce qui n'est pas démontré dans un essai randomisé ne préjuge en rien des résultats qui pourraient être obtenus dans ce qu'il est convenu d'appeler la vraie vie.Une illustration quasi caricaturale a été fournie lors de cet ERS 2023 avec une étude observationnelle longitudinale menée en Catalogne et évaluant l'impact du traitement par pression continue positive (CPAP) sur les événements cardiovasculaires majeurs, en l'occurrence décès et hospitalisations cardiovasculaires pris isolément et regroupés au sein d'un composite. Pour rappel, les essais randomisés contrôlés n'ont pas pu montrer que le traitement par CPAP permettait de prévenir ce genre d'événements.Dans le cas particulier, les investigateurs ont comparé le devenir de l'ensemble des 3638 sujets de Catalogne faisant des apnées obstructives du sommeil qui avaient arrêté leur traitement par CPAP en 2011 et de 3638 sujets appariés sur un score de propension qui avaient continué leur traitement. Globalement l'âge médian des sujets était de 65 ans (éventail 57-72) et 71,5% d'hommes.Dans le cadre d'un suivi médian de 4,5 ans et après ajustement sur l'âge, le sexe et les principales comorbidités, il s'avère que la poursuite du traitement par CPAP va de pair avec un risque significativement moindre (HR [IC 95%])de survenue des événements d'intérêt • décès cardiovasculaire (0,66 [0,51-0,86]) • hospitalisations cardiovasculaires (0,82 [0,70-0,96]) • composite (0,80 [0,69-0,93]).Au total des résultats montrant un effet protecteur modeste mais significatif du traitement par CPAP et soulignant l'importance des essais de vie réelle pour appréhender au mieux l'impact des traitements D'après Jordi de Batlle et al. ERS 2023.