...

On a comparé les bactéries nasales de 100 personnes en bonne santé avec celles de 225 patients souffrant de rhinosinusite chronique. Les individus en bonne santé avaient une plus grande quantité de lactobacilles que les sujets malades, jusqu'à 10 fois plus dans certaines parties du nez. En particulier, on a trouvé une souche spécifique, Lactobacillus casei AMBR2, qui est fonctionnellement mieux adaptée à l'environnement nasal, car elle est mieux adaptée au stress oxydatif (via l'expression de l'enzyme catalase) et qu'elle possède des fimbriae qui lui permettent de se lier aux cellules de surface du nez.In vitro, on a démontré que cette souche peut inhiber la croissance des germes pathogènes et qu'elle possède des propriétés anti-inflammatoires. La prochaine étape consistera à étudier plus avant la pertinence de cette souche in vivo. À cet effet, les chercheurs ont développé un spray nasal à base de probiotiques contenant cette souche spécifique. Dans un premier temps, il a été utilisé pendant 2 semaines chez 20 volontaires, pour étudier la capacité de L casei AMBR2 à coloniser le nez.Après la dernière administration, la souche a été retrouvée dans 60-95 % des échantillons rhinopharyngés après 10-16 heures, et dans 10-35 % des échantillons après 2 semaines. Aucun effet indésirable n'a été observé. Les auteurs affirment que leur étude montre l'existence de lactobacilles spécifiquement adaptés pour survivre dans les voies respiratoires supérieures, ce qui pourrait constituer une piste intéressante pour la recherche de probiotiques pour les voies respiratoires supérieures.Source :De Boeck I et al. Lactobacilli have a niche in the human nose. Published 26 May 2020. Cell Reports 31: https://doi.org/10.1016/j.celrep.2020.107674