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Ce type d'asthme est fréquemment sévère et peu ou pas sensible à la corticothérapie. Pour autant, l'abondance relative de ces eicosanoïdes ou de leurs métabolites chez les asthmatiques en général, leur association avec l'asthme de type 2 et l'impact de la corticothérapie sur leurs concentrations ne sont pas claires.C'est dans ce contexte que le groupe U-BIOPRED (Unbiased Biomarkers for the Prediction of Respiratory Diseases Outcomes) a quantifié les taux urinaires de 11 métabolites eicosanoïdes chez 597 personnes. A partir des valeurs normales établies chez 100 sujets sains, il est rapporté une augmentation progressive de la plupart des métabolites parallèlement à la sévérité de l'asthme. Ainsi, les sujets atteints d'asthme sévère dont les taux urinaires de leucotriène E4 (LTE4) et de prostaglandine D2 (PGD2) se situent dans les 25 percentiles les plus élevés ont une fonction pulmonaire significativement plus faible et des niveaux élevés d'éosinophiles sanguins et de fraction exhalée du NO.Une analyse exploratoire suggère que la force de l'association entre taux urinaires de LTE4 et asthme de type T2 est du même ordre que celle rapportée pour l'éosinophilie et la fraction exhalée du NO. Ce travail montre également que les taux urinaires sont indépendants du traitement par corticoïdes oraux (pas de différence statistique entre les sujets traités et non traités), mais qu'ils sont en revanche plus faibles chez les sujets recevant un traitement anti-IgE.Sur base de ces résultats, il est suggéré d'explorer plus avant le rôle des taux urinaires de LTE4 et PGD2 en tant que biomarqueurs non invasifs contribuant au phénotypage de l'asthme et prédisant la réponse aux biothérapies ciblant l'inflammation de type T2.J Kolmert et al. Am J Respir Crit Care Med 2010; 203: 37-53. https://www.atsjournals.org/doi/full/10.1164/rccm.201909-1869OC