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Et si pour lutter contre le Parkinson, on dansait ? C'est en substance la découverte de chercheurs canadiens qui se sont intéressés aux effets de la danse sur cette maladie. Leur objectif était de créer une stratégie de neuro-réadaptation à long terme pour en enrayer les symptômes.Les scientifiques ont suivi un groupe de 32 personnes atteintes d'une forme légère à modérée de la maladie de Parkinson. Entre octobre 2014 et novembre 2017, la moitié (11 hommes et 5 femmes dont l'âge moyen était de 69 ans) a pris part à une heure et quart de cours de danse hebdomadaire, alternant mouvements aérobie et anaérobie de différents styles de danse.Les cours ont commencé par un accompagnement musical en direct pendant l'échauffement assis, suivi d'un travail à la barre, et se sont terminés par un déplacement sur le sol. Tous les participants ont appris la chorégraphie pour un spectacle à venir.Les résultats ont ensuite été comparés à ceux de 16 autres participants, eux aussi touchés par la maladie, appariés pour l'âge et la gravité de leur affection, mais qui n'ont pas pratiqué de danse.Les auteurs ont observé une diminution des symptômes physiques et psychologiques de la maladie dès que l'activité physique est pratiquée au moins une heure et quart par semaine. A l'issue de trois ans de recherche, ils ont constaté que le fait de participer à formation hebdomadaire réduit la déficience motrice des personnes atteintes de Parkinson et apporte une amélioration dans les domaines liés à la parole, aux tremblements, à l'équilibre et à la rigidité par rapport aux personnes qui n'ont fait aucun exercice de danse. Leurs données révèlent aussi des améliorations significatives dans les expériences de la vie quotidienne, qui incluent des troubles cognitifs, des hallucinations, une dépression et une humeur anxieuse telle que la tristesse.Dans l'ensemble, l'étude montre encore que les aspects non moteurs de la vie quotidienne, les expériences motrices de cette même vie quotidienne, et les complications motrices ne sont pas altérés au fil du temps chez les personnes prenant part à un entraînement de danse par rapport à celles qui ne dansent pas."Nous savions que la danse active certaines zones du cerveau chez les personnes non sujettes au Parkinson," commente Joseph DeSouza, l'auteur principal de l'étude. "Pour les personnes atteintes de Parkinson, même lorsqu'il s'agit d'une légère déficience motrice, l'activité peut en plus avoir un impact sur leur vie quotidienne, en réduisant notamment leur isolement."Selon les chercheurs, il semblerait que les améliorations soient dues au caractère multisensoriel de la danse. "Elle incorpore et stimule les sens auditifs, tactiles, visuels et kinesthésiques et ajoute un aspect social interactif," conclut Karolina Bearss.(référence : Brain, 7 juillet 2021, doi : 10.3390/brainsci11070895)