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Les lésions cérébrales traumatiques entraînent des dommages anatomopathologiques cérébraux majeurs soulignés par une neuroinflammation, un stress oxydatif et une neurodégénérescence progressive, conduisant finalement à une détérioration motrice et cognitive, transitoire ou définitive. Ces traumatismes crâniens constituent une des principales causes de décès et d'invalidité chez les enfants et les jeunes adultes, quel que soit le pays.À ce jour, il n'existe pas de solution thérapeutique unique pour contrer les multiples événements pathologiques résultant d'une lésion cérébrale traumatique. La prise en charge des traumatismes crâniens repose donc sur des mesures individuelles et palliatives.Ils pourraient toutefois être traités par une biothérapie synergique capable d'activer un ensemble complémentaire de voies de signalisation et de fournir des activités synergiques neuroprotectrices, anti-inflammatoires, antioxydantes et neurorestauratrices. Autant d'exigences auxquelles pourraient répondre les lysats plaquettaires humains car ces derniers sont composés d'une pléthore de biomolécules facilement accessibles, issues de plaquettes sanguines prélevées dans le cadre des dons de sang mais non utilisées pour la transfusion."Les plaquettes favorisent la cicatrisation des plaies et la réparation des tissus," commentent des chercheurs de l'Université de Lille. "Elles contiennent en effet une centaine de facteurs de croissance, de protéines, de substances nutritives et de molécules anti-inflammatoires réparatrices." En collaboration avec la Taipei Medical University de Taïwan, les scientifiques ont testé le potentiel thérapeutique du lysat plaquettaire humain en utilisant des modèles in vitro et in vivo de lésions cérébrales traumatiques.Dans deux modèles murins de traumatisme crânien, ils ont appliqué le lysat plaquettaire (60 µL) directement au contact de la plaie. Puis, à raison d'une dose quotidienne de 60 µL pendant six jours, ils ont poursuivi par voie intranasale car appliquer un produit sur une lésion peut être difficile et la voie intranasale permet le passage des molécules jusqu'au cerveau.Grâce à ce traitement, les souris ont développé beaucoup moins de troubles moteurs que les animaux qui n'ont pas reçu le lysat. Au niveau de la zone lésée, les chercheurs ont en outre constaté un niveau de neuroinflammation corticale et de stress oxydatif moindre chez les animaux traités, ainsi qu'une meilleure expression de protéines impliquées dans le fonctionnement synaptique, c'est-à-dire dans la communication entre neurones.Enthousiastes, les auteurs préparent désormais des études pour cibler d'autres maladies du système nerveux central, comme les maladies de Charcot, de Parkinson et d'Alzheimer. À terme, ils envisagent même de tester les lysats plaquettaires contre le vieillissement cérébral. (référence : Brain, 4 juin 2021, doi : 10.1093/brain/awab205)