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Alors que de plus en plus d'études démontrent un effet nocif de réseaux sociaux sur le bien-être des adolescents qui les utilisent massivement, une nouvelle recherche suggère qu'à long terme, ils représentent une réelle menace pour leur santé mentale.Durant trois ans, entre le 12 septembre 2013 et le 23 octobre 2016, les scientifiques ont recueilli les témoignages de 6 695 adolescents. Ils leur ont demandé combien de temps ils passaient sur les médias sociaux au cours d'une journée type. Ils leur ont aussi posé des questions relatives à d'éventuels troubles mentaux, classés en deux catégories : de type interne (retrait social, difficultés à gérer l'anxiété ou dépression) et de type externe (agressivité ou désobéissance aux instructions). Réalisée du 14 janvier 2019 au 22 mai 2019, l'analyse des données révèlent que moins de 17% des adolescents de la cohorte n'utilisent pas les réseaux sociaux. Parmi ceux qui y ont recours, 2 082 (32%) y consacrent moins de 30 minutes par jour, 2 000 (31%) entre 30 minutes et trois heures, 817 (12%) entre trois et six heures et 571 (8%) plus de six heures par jour.Et si 3 930 participants (59%) déclarent ne rencontrer aucun problème lié à leur santé mentale, 1 169 (18%) admettent devoir faire face à des troubles mentaux à la fois internes et externes, 885 (14%) révèlent souffrir uniquement de troubles externes et 611 (9%) de troubles internes.Dans les analyses non ajustées, l'étude révèle que passer plus de 30 minutes sur les réseaux sociaux, par rapport à l'absence d'utilisation, est associé à un risque accru de troubles mentaux de type interne uniquement et de troubles à fois internes et externes. Dans les analyses ajustées, une consommation des réseaux sociaux plus de trois heures par jour, par rapport à une absence d'utilisation, reste associée de manière significative aux troubles de type interne uniquement ainsi qu'à des troubles à la fois internes et externes, mais pas à des troubles externes considérés de manière isolée.Pour les auteurs, il ne s'agit pas de bannir toute utilisation des réseaux sociaux chez les adolescents mais plutôt de trouver la bonne durée d'usage permettant de bénéficier des avantages qu'ils apportent tout en évitant leurs conséquences négatives sur la santé. (référence : Jama Psychiatry, 11 septembre 2019, doi : 10.1001/jamapsychiatry.2019.2325)https://jamanetwork.com/journals/jamapsychiatry/fullarticle/2749480