Jens Kulhe est un chercheur clinicien de l'université de Bâle. Lui et ses collègues ont mené une étude sur les effets du fingolimod sur la présence de neurofilaments à chaine légère dans le sang de patients atteints par une sclérose en plaques récidivante-rémittente par comparaison avec un traitement par interféron Bêta-1a (IFN-B1a) ou par placebo. Pour mémoire, les chaines légères des neurofilaments constituent une part du cytosquelette exclusivement exprimé par les neurones. A ce titre, elles constituent donc un biomarqueur quantitatif intéressant à mettre en relation avec des destructions neuronales. Cela n'est pas spécifique de la SEP puisqu'on les retrouve également dans la maladie d'Alzheimer, la sclérose latérale amyotrophique, la maladie de Parkinson et après les traumatismes de la moelle épinière. Dans la SEP, des études ont montré que l'élévation du taux sanguin de neurofilaments est corrélée avec des signes aigus d'inflammation (récidives, nombre de lésions) et est prédictive d'une aggravation de la maladie : progression du handicap, perte de substance cérébrale, etc.

Test prédictif, pronostique ?

Les chercheurs suisses ont utilisé un test immunohistochimique (SIMOA™) qui est très sensible pour mesurer les chaines légères des neurofilaments (Nfl) ainsi que les faibles taux normalement présents dans le sang. L'analyse pilote de FREEDOMS présentée à l'ECTRIMS 2016 a montré que le fingolimod était capable de réduire significativement les Nfl par rapport au placebo. Cette baisse est corrélée avec d'autres mesures cliniques et l'imagerie chez les patients récidivants/rémittents.

L'analyse des chercheurs helvétiques a porté sur les données de deux études randomisées en double aveugle de phase 3 : TRANSFORMS (n=222) et FREEDOMS (n=164). Ils ont aussi repris 35 sujets contrôles d'âge similaire. Les trois groupes de patients présentaient des caractéristiques démographiques et cliniques similaires. Les taux de Nfl étaient équivalents dans tous les groupes de patients. Dans l'étude TRANSFORMS, la baisse de Nfl avec le fingolimod est significative par rapport aux patients sous IFNB1a à 6 mois et à 12 mois. Après 1 an, le taux de Nfl diminue de 18,9% avec l'IFN et de 40% avec le fingolimod passant de 29,8 à 17,9 pg/mL, ce qui est très proche du taux que l'on retrouve chez les sujets sains (16,4 pg/mL).

Amélioration notable

Les chercheurs ont constaté que la baisse atteint au moins 20% du taux de départ à 12 mois chez près de 61% des patients alors que, pour l'interféron, seuls 44,6% des patients y parviennent. Les résultats obtenus par FREEDOMS sont en ligne avec les précédents. A 24 mois, le taux de Nfl baisse de 39% par rapport au départ et seulement de 3,8% pour le placebo. Après 2 ans, le taux de Nfl atteint 18,6 pg/mL, ce qui est cohérent avec les résultats de TRANSFORMS. Ceci s'accompagne aussi d'une réduction du nombre de lésions en T1 ou en T2 quel que soit le degré d'activité de la maladie. "L'effet le plus important a été remarqué chez les patients présentant la charge lésionnelle la plus importante", précise Jens Kuhle.

Cette analyse confirme donc bien l'intérêt de la mesure des Nfl au niveau plasmatique chez les patients SEP récidivante/rémittente. Le traitement par fingolimod est associé à une diminution précoce et durable des taux de Nfl comparativement au placebo ou à l'interféron. Ces différences se sont maintenues tant chez les patients avec une activité de la maladie élevée ou basse objectivée par l'IRM. La mesure des Nfl sériques ou plasmatiques comme biomarqueur prédictif de la maladie et de la réponse au traitement au niveau de chaque patient est actuellement évaluée.

J. Kuhle et al. Fingolimod Significantly Lowers Neurofilament Light Chain Blood Levels in Relapsing-Remitting Multiple Sclerosis Patients as Compared with Interferon Beta-1a or Placebo EAN 2017 Abstract #O2115

Jens Kulhe est un chercheur clinicien de l'université de Bâle. Lui et ses collègues ont mené une étude sur les effets du fingolimod sur la présence de neurofilaments à chaine légère dans le sang de patients atteints par une sclérose en plaques récidivante-rémittente par comparaison avec un traitement par interféron Bêta-1a (IFN-B1a) ou par placebo. Pour mémoire, les chaines légères des neurofilaments constituent une part du cytosquelette exclusivement exprimé par les neurones. A ce titre, elles constituent donc un biomarqueur quantitatif intéressant à mettre en relation avec des destructions neuronales. Cela n'est pas spécifique de la SEP puisqu'on les retrouve également dans la maladie d'Alzheimer, la sclérose latérale amyotrophique, la maladie de Parkinson et après les traumatismes de la moelle épinière. Dans la SEP, des études ont montré que l'élévation du taux sanguin de neurofilaments est corrélée avec des signes aigus d'inflammation (récidives, nombre de lésions) et est prédictive d'une aggravation de la maladie : progression du handicap, perte de substance cérébrale, etc.Test prédictif, pronostique ?Les chercheurs suisses ont utilisé un test immunohistochimique (SIMOA™) qui est très sensible pour mesurer les chaines légères des neurofilaments (Nfl) ainsi que les faibles taux normalement présents dans le sang. L'analyse pilote de FREEDOMS présentée à l'ECTRIMS 2016 a montré que le fingolimod était capable de réduire significativement les Nfl par rapport au placebo. Cette baisse est corrélée avec d'autres mesures cliniques et l'imagerie chez les patients récidivants/rémittents. L'analyse des chercheurs helvétiques a porté sur les données de deux études randomisées en double aveugle de phase 3 : TRANSFORMS (n=222) et FREEDOMS (n=164). Ils ont aussi repris 35 sujets contrôles d'âge similaire. Les trois groupes de patients présentaient des caractéristiques démographiques et cliniques similaires. Les taux de Nfl étaient équivalents dans tous les groupes de patients. Dans l'étude TRANSFORMS, la baisse de Nfl avec le fingolimod est significative par rapport aux patients sous IFNB1a à 6 mois et à 12 mois. Après 1 an, le taux de Nfl diminue de 18,9% avec l'IFN et de 40% avec le fingolimod passant de 29,8 à 17,9 pg/mL, ce qui est très proche du taux que l'on retrouve chez les sujets sains (16,4 pg/mL). Amélioration notableLes chercheurs ont constaté que la baisse atteint au moins 20% du taux de départ à 12 mois chez près de 61% des patients alors que, pour l'interféron, seuls 44,6% des patients y parviennent. Les résultats obtenus par FREEDOMS sont en ligne avec les précédents. A 24 mois, le taux de Nfl baisse de 39% par rapport au départ et seulement de 3,8% pour le placebo. Après 2 ans, le taux de Nfl atteint 18,6 pg/mL, ce qui est cohérent avec les résultats de TRANSFORMS. Ceci s'accompagne aussi d'une réduction du nombre de lésions en T1 ou en T2 quel que soit le degré d'activité de la maladie. "L'effet le plus important a été remarqué chez les patients présentant la charge lésionnelle la plus importante", précise Jens Kuhle. Cette analyse confirme donc bien l'intérêt de la mesure des Nfl au niveau plasmatique chez les patients SEP récidivante/rémittente. Le traitement par fingolimod est associé à une diminution précoce et durable des taux de Nfl comparativement au placebo ou à l'interféron. Ces différences se sont maintenues tant chez les patients avec une activité de la maladie élevée ou basse objectivée par l'IRM. La mesure des Nfl sériques ou plasmatiques comme biomarqueur prédictif de la maladie et de la réponse au traitement au niveau de chaque patient est actuellement évaluée. J. Kuhle et al. Fingolimod Significantly Lowers Neurofilament Light Chain Blood Levels in Relapsing-Remitting Multiple Sclerosis Patients as Compared with Interferon Beta-1a or Placebo EAN 2017 Abstract #O2115