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L'analyse de la fréquence cardiaque de patients épileptiques a montré qu'au décours d'une crise beaucoup développent une tachycardie, mais qu'il existe un sous-groupe dont la fréquence cardiaque diminue et chez ces patients, la baisse de fréquence cardiaque est encore plus prononcée lorsque la crise survient pendant leur sommeil.Afin de mieux préciser le rôle du sommeil, une équipe américaine de l'Université de Virginie a surveillé l'activité cérébrale et cardiaque de 41 personnes épileptiques adultes (médiane d'âge 40,5 ans, épilepsie connue en moyenne depuis plus de 20 ans) mal contrôlés (101 crises confirmées par EEG pendant leur sommeil).Les investigateurs se sont notamment intéressés à la profondeur du sommeil au cours des 5 minutes précédant la survenue de la crise et ont recherché l'existence d'une corrélation avec le niveau le plus bas de fréquence cardiaque en post-crise. Il s'avère que plus le sommeil était profond avant la survenue de la crise, plus la fréquence cardiaque était susceptible de ralentir et après ajustement pour l'âge, le type de crise et la fréquence cardiaque de base la profondeur du sommeil pré-crise ressort comme un facteur prédictif indépendant de modification post-crise de la fréquence cardiaque.L'analyse des investigateurs est qu'il existe une synergie additive entre l'effet ralentisseur cardiaque du sommeil lent profond (à mouvements oculaires non rapides) et le ralentissement naturel de la fréquence cardiaque pendant le sommeil lié au tonus vagal, la résultante pouvant être un rythme dangereusement lent et potentiellement mortel. Au total des résultats qui confortent l'idée que mauvais contrôle de l'épilepsie est bien un facteur de risque de mort subite inattendue de l'épilepsie et que les crises nocturnes majorent encore le risque. Schomer AC et al. Epilepsia. 2021; 62: e65-e69.https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/epi.16869