Les résultats de l'étude européenne de phase III BIPARK-2 ont été publiés récemment. Ils montrent qu'un traitement avec une dose quotidienne de 50 mg d'opicapone permet d'obtenir une réduction significative de la durée de la phase off chez les patients avec une maladie de Parkinson qui présentent des fluctuations motrices de fin de dose, lors d'un traitement avec le lévodopa. L'effet thérapeutique se maintient pendant au moins un an et le traitement s'avère sûr et bien toléré.
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Les inhibiteurs de la COMT (Catechol O-methyltransferase) constituent une option thérapeutique de référence en cas de fluctuations motrices de fin de dose, lors du traitement d'une maladie de Parkinson avec le lévodopa. Un des problèmes potentiels observés avec les inhibiteurs de la COMT actuellement disponibles est le risque de toxicité hépatique. Par ailleurs, un certain nombre de patients n'est que faiblement amélioré par le traitement. L'opicapone est un inhibiteur de COMT de nouvelle génération, conçu pour obtenir une plus grande efficacité et diminuer le risque d'effets secondaires. L'étude internationale, multicentrique, de phase III, randomisée et contrôlée par placebo, présentée ici, avait pour objectif d'évaluer, par rapport au placebo, l'efficacité et la sécurité d'emploi de doses de 25 mg/j et de 50 mg/j d'opicapone, en association avec un traitement par lévodopa, chez des patients avec une maladie de Parkinson qui développent des problèmes de fluctuations motrices de fin de dose lorsqu'ils sont traités par le lévodopa seul. Une étude paneuropéenne A cet effet, a été inclus un total de 427 patients parkinsoniens traités par lévodopa qui présentaient des signes d'aggravation des symptômes en fin de dose et avaient un temps off en veille d'au moins une heure et demie (état d'akinésie ou diminution de la mobilité), à l'exclusion des akinésies matinales. Les patients étaient randomisés vers trois groupes thérapeutiques. Le premier (n=129) recevait 25 mg/j d'opicapone, le deuxième groupe (n=154) recevait 50 mg/j d'opicapone et le troisième (n=144) un placebo comparable. La durée de l'étude était fixée à 14-15 semaines, à la suite desquelles tous les patients recevaient un traitement actif à base d'opicapone au cours d'une phase ouverte de l'étude d'une durée d'un an. Au cours de la partie en double-aveugle de l'étude, le principal critère d'évaluation était la modification, par rapport au début de l'étude, du temps absolu de la phase off, chez les patients sous opicapone, par rapport au placebo. L'évaluation au cours de la phase ouverte de l'étude portait essentiellement sur le maintien de l'effet thérapeutique sur la durée de la phase off. A noter que les centres qui ont participé à BIPARK-2 étaient situés en Angleterre, en Irlande, en France et au Portugal.Efficacité et sécurité confirméesAu final, 376 des patients inclus ont achevé la phase en double-aveugle de l'étude et ont été inclus dans la phase ouverte que 286 ont suivi jusqu'à son terme. A la fin de la phase randomisée, les résultats montrent que les valeurs minimales des carrés de modification moyenne de la durée des phases off étaient de -64.5 (14.4) minutes pour le groupe placebo, de -101.7 (14.9) minutes pour le groupe recevant 25 mg/j d'opicapone et de -118.8 (13.8) minutes pour le groupe sous 50 mg/j d'opicapone. Après correction des valeurs obtenues, la différence s'est avérée significative par rapport au placebo pour les patients qui avaient reçu 50 mg/j d'opicapone (diminution de 54,3 minutes de la période off; p=0.008). Pour le groupe qui recevait 25mg/j d'opicapone, par contre, la différence n'a pas été considérée comme significative. L'effet thérapeutique s'est maintenu au cours de la phase ouverte de l'étude (diminution de 126.3 minutes de la période off à la fin d'une année d'étude). Pour ce qui est des effets secondaires, les problèmes les plus fréquemment observés chez les patients traités par opicapone par rapport aux patients sous placebo étaient des dyskinésies, de la constipation et une sécheresse de la bouche. Un total de 51 patients (11.9%) a interrompu l'étude, au cours de la phase en double aveugle. BIPARK 1 et 2Rappelons également, la publication, en février 2016, dans Lancet Neurology, des résultats de BIPARK-1, une étude randomisée, menée en double aveugle, par les mêmes investigateurs, comparant l'opicapone, l'entacapone et le placebo chez des patients avec une maladie de Parkinson, traités par lévodopa. Dans cette étude, le dosage de 50 mg/j d'opicapone s'est également avéré supérieur au placebo, avec une diminution moyenne significative (p=0.0015) de la période off de près de 61 minutes par rapport au placebo. La non-infériorité de l'opicapone a également été établie dans cette étude par rapport à l'entacapone.Références :Lees A et al. 'Opicapone as Adjunct to Levodopa Therapy in Patients With Parkinson Disease and Motor FluctuationsA Randomized Clinical Trial' JAMA Neurol. 2016. Published online December 27, 2016. doi:10.1001/jamaneurol.2016.470Ferreira J et al. 'Opicapone as an adjunct to levodopa in patients with Parkinson's disease and end-of-dose motor fluctuations: a randomised, double-blind, controlled trial'. Lancet Neurol 2016; 15(2): 154-65