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Cette recherche confirme l'hypothèse selon laquelle la privation de sommeil interfère avec les circuits neuronaux du traitement de la douleur. Au cours d'une première étude, réalisée dans un laboratoire du sommeil, des chercheurs américains ont appliqué des niveaux croissant de chaleur sur les jambes de 24 jeunes participants en bonne santé ne souffrant pas de problèmes de sommeil ou de douleur. Un test, qui a servi à évaluer et enregistrer le seuil de douleur de chaque participant, a été effectué après une bonne nuit de sommeil. Mais lors d'un deuxième test, c'est après une nuit de sommeil insuffisant que les patchs chauffants ont été appliqués. Dans l'ensemble, les volontaires ont ressenti une gêne à des températures plus basses qu'au cours du test précédent. Leur sensibilité à la douleur a augmenté.Une IRM fonctionnelle a montré que la privation de sommeil aiguë amplifie la réponse à la douleur dans le cortex somatosensoriel primaire, tout en atténuant la réactivité dans d'autres régions - le striatum et l'insula - qui modulent la perception des stimuli douloureux. Ces constats témoignent d'un dysfonctionnement des mécanismes neuraux qui gèrent la réponse physiologique à la douleur.Walker et Cie ont également mené une étude en ligne au cours de laquelle plus de 230 adultes ont fait état de leurs habitudes de sommeil et de leur niveau de sensibilité à la douleur sur plusieurs jours. Ils ont constaté que même des changements nocturnes très subtils dans la qualité du sommeil étaient corrélés à des changements quotidiens dans la sensibilité à la douleur.Les auteurs concluent que l'amélioration de la qualité du sommeil pourrait être une approche efficace pour la gestion de la douleur à l'intérieur et à l'extérieur de l'hôpital.(référence : Journal of Neuroscience, 28 janvier 2019, DOI : 10.1523/JNEUROSCI.2408-18.2018)http://www.jneurosci.org/content/early/2019/01/25/JNEUROSCI.2408-18.2018