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Des scientifiques américains ont interrogé et testé 983 personnes âgées d'au moins 65 ans et ayant été peu scolarisées (maximum de quatre ans). L'alphabétisation était autodéclarée. Sur la base de leurs réponses à la question, "Avez-vous déjà appris à lire ou à écrire ?", les participants ont été répartis en deux groupes : le premier constitué de 237 sujets ne sachant ni lire ni écrire, et le second, de 746 personnes alphabétisées. Des mesures neuropsychologiques de la mémoire, du langage et des capacités visuospatiales ont été réalisées au départ et durant le suivi. À chaque visite, les données fonctionnelles, cognitives et médicales ont été examinées et un diagnostic de démence a été posé à l'aide de critères standard.Résultats ? Les participants analphabètes sont presque trois fois plus susceptibles de présenter une démence initiale que les participants alphabétisés. Parmi ceux qui ne sont pas atteints de démence au départ, les participants analphabètes sont deux fois plus susceptibles d'en développer une. Bien que les participants ne sachant ni lire, ni écrire présentent un niveau de mémoire, de langage et de fonctionnement visuospatial inférieur à celui des participants alphabétisés, l'alphabétisation n'est pas associée au taux de déclin cognitif.En conclusion, les auteurs constatent que l'analphabétisme est associé de manière indépendante à un risque plus élevé de démence prévalente et incidente, mais pas à un taux de déclin cognitif plus rapide. "Notre étude fournit davantage de preuves que la lecture et l'écriture peuvent être des facteurs importants pour aider à maintenir un cerveau en bonne santé," déclare le Pr Manly.(référence : Neurology, 13 novembre 2019, DOI : 10.1212/WNL.0000000000008587)https://n.neurology.org/content/early/2019/11/12/WNL.0000000000008587