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En partant de témoignages de patients atteints de psoriasis qui expliquent que la glycérine, qu'elle soit appliquée localement par voie topique ou ingérée dans de l'eau, aide à calmer les plaques squameuses, rouges, et les démangeaisons, la dermatologue Wendy Bollag et son équipe de l'Université Augusta ont réalisé des tests sur des petits rongeurs, afin de confirmer ces pistes partagées sur le site internet de la National Psoriasis Foundation.C'est cette même scientifique, qui, il y a près de vingt ans, avait signalé pour la première fois, que la glycérine, un agent attracteur d'alcool et d'eau connu pour améliorer l'aspect esthétique de la peau, pouvait aussi favoriser une maturation saine des cellules cutanées.Les chercheurs ont utilisé de l'imiquimod, un modificateur de la réponse immunitaire connu pour produire des plaques ressemblant à du psoriasis, sur des souris sauvages et d'autres knock-out, manquant de l'enzyme phospholipase-D-2 (PLD2). La surface et l'indice de gravité du psoriasis, l'épaisseur de l'oreille et le poids de la biopsie de l'oreille, l'épaisseur de l'épiderme et les marqueurs inflammatoires ont été quantifiés.Appliqué localement ou utilisé par voie orale, le glycérol a diminué le développement des lésions psoriasiformes chez les souris de type sauvage. Le glycérol topique a agi comme un émollient induisant des effets bénéfiques puisque, même chez les souris knock-out, son application topique a amélioré les lésions cutanées. Chez ces dernières, en revanche, le glycérol oral n'a pas montré d'effets positifs.Ces résultats suggèrent que la capacité du glycérol oral à améliorer les lésions psoriasiformes nécessite sa conversion en phosphatidylglycérol médiée par l'enzyme PLD2, ce qui est cohérent avec une précédente découverte du Pr Bollag. En 2018, elle avait déjà observé que l'application topique de phosphatidylglycérol, un lipide qui régule la fonction des kératinocytes, le principal type de cellule cutanée, réduisait l'inflammation et les plaques cutanées dans un modèle murin de psoriasis.Cette fois, les chercheurs ont donc effectué la même démonstration, mais avec le précurseur du phosphatidylglycérol, la glycérine, plus largement disponible.Wendy Bollag envisage de passer rapidement à des essais cliniques chez l'Homme pour confirmer ces résultats, sachant que la glycérine, qui est peu coûteuse et dont l'efficacité et la sûreté sont établies, est déjà l'un des principaux ingrédients de nombreuses crèmes émollientes. Elle souhaite associer glycérine et phosphatidylglycérol dans une même pommade topique et trouver leur combinaison optimale pour en faire un traitement de choix contre le psoriasis.(référence : International Journal of Molecular Sciences, 15 août 2021, doi : 10.3390/ijms22168749)