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Des travaux antérieurs ont montré que les enfants sont sérieusement affectés durant le processus de divorce et immédiatement après. Les filles signalent davantage de dépression, d'anxiété et d'autres maladies mentales tandis que chez les garçons, les effets négatifs se voient plus au travers de leurs résultats scolaires et de leur consommation de drogue ou d'alcool.Toutefois, il n'y a guère eu jusqu'à présent de recherches utilisant des entretiens cliniques structurés en vue de déterminer l'impact à long terme d'un divorce des parents sur la santé mentale et le bien-être des jeunes adultes. Une lacune qu'ont cherché à combler des chercheurs germaniques et luxembourgeois. Ils ont eu recours à des tels entretiens plutôt qu'à des questionnaires d'auto-évaluation comme c'était le cas précédemment.Au total, 121 femmes âgée en moyenne de 23 ans ont donc été interrogées à l'aide de l'interview clinique structurée portant sur l'axe I (troubles cliniques principaux) et sur l'axe II (troubles de la personnalité) du DSM-IV mais elles ont aussi été invitées à remplir des questionnaires permettant d'évaluer les soins parentaux, les liens sociaux (solitude, anxiété d'attachement et évitement), le stress chronique, les traumatismes de l'enfance et la dépression. Parmi les participantes, 60 avaient expérimenté dans leur jeunesse un divorce parental.Par rapport aux jeunes adultes de parents non divorcés, les filles de divorcés ont presque deux fois plus de risques de développer un trouble mental de l'axe I (26 diagnostics vs 14 diagnostics dans le groupe témoin) mais aucune incidence accrue des troubles de la personnalités (axe II) n'est observée. On constate aussi que les participantes issues de familles divorcées évoquent davantage de dépression, de solitude, de traumatismes durant l'enfance, d'évitement de l'attachement, d'anxiété, de stress chronique et moins de soins reçus du père.En raison de la conception transversale de cette étude, les conclusions sur la causalité restent toutefois hypothétiques.Considérée comme alarmante par les auteurs, la vulnérabilité psychiatrique accrue des filles de divorcés conforte l'importance des programmes de prévention et de soutien psycho-éducatif pour aider les enfants et les parents lors du processus de divorce parental. (référence : Journal of Affective Disorders, 2 juillet 2019, doi : 10.1016/j.jad.2019.06.071)https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0165032718330957