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Fruit d'une collaboration entre l'Université libre de Bruxelles (ULB) et le VIB de la KU Leuven, en Belgique, et le Crick Institute, au Royaume-Uni, cette étude visait à comprendre ce qui détermine le passage de la croissance des cellules progénitrices neurales à l'arrêt de leur multiplication et à leur différenciation pour devenir chacune un type spécifique de cellule cérébrale.En combinant des analyses transcriptionnelles et épigénétiques du génome entier avec des études fonctionnelles in vivo, l'équipe menée par le Pr Pierre Vanderhaeghen et le post-doctorant Jérôme Bonnefont a découvert un facteur moléculaire. Appelé Bcl6, cet "interrupteur", joue un rôle de répresseur global pour une série d'éléments et de voies de signalisation, dont on sait qu'ils favorisent la multiplication des cellules. Autrement dit, il rend les cellules progénitrices "sourdes" au signal de prolifération qui les faisait jusqu'alors se multiplier. C'est donc lui qui détermine le passage de la croissance cellulaire à la différenciation, en dépit de la présence de nombreux signaux extrinsèques, dont certains sont même contradictoires."La protéine Bcl6 n'étant exprimée que dans certaines cellules progénitrices et certains neurones pendant le développement du cerveau, elle permet une régulation fine des processus mis en jeu dans ce développement," explique Jérôme Bonnefont.Quant à Pierre Vanderhaeghen, il prédit que "des mécanismes similaires sont à l'oeuvre dans toutes les cellules souches chez l'embryon et même chez l'adulte, pour veiller à leur différenciation."Cette découverte pourrait avoir une importance dans le domaine de la biologie du cancer étant donné que les cellules souches et les cellules cancéreuses répondent généralement aux mêmes signaux de prolifération qui sont justement inhibés par la protéine "interrupteur" identifiée.(référence : Neuron, 2019, doi : 10.1016/j.neuron.2019.06.027)https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0896627319305975