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Une première analyse des données colligées par le Consortium (GCS-NeuroCOVID) et le Consortium ENERGY vient d'être publiée. Elle a concerné 3.744 sujets adultes (13 pays, 4 continents) ayant été hospitalisés pour Covid-19 et répartis entre • une cohorte "Tout COVID-19" regroupant 3.055 patients, quel que soit leur statut neurologique ;• une cohorte "neurologique" riche de 475 patients présentant des symptômes neurologiques compilés par le Consortium GCS-NeuroCOVID ;• une cohorte "ENERGY", soit 214 patients, évalués par un neurologue et ayant accepté de participer au registre de l'Académie Européenne de Neurologie.Cette analyse révèle que 82% des patients présentaient des symptômes neurologiques autodéclarés ou diagnostiqués cliniquement. En termes d'auto-déclaration la palme revient aux maux de tête (4 patients sur 10) suivis de près par le perte de l'odorat ou du goût (3 patients sur 10). Parmi les syndromes cliniques observés par les cliniciens (que le patient soit ou non conscient du problème) la plus grande fréquence revient à l'encéphalopathie aiguë se traduisant par un état sensoriel ou une conscience altéré, des patients ne se sentant plus eux-mêmes, confus, agités ou délirants. Ces manifestations concernant près de la moitié des patients. Viennent ensuite suivie les comas (17%) et les AVC (6%). En dépit d'inquiétudes initiales concernant le risque de méningite et d'encéphalite, ces événements sont restés très rares (moins de 1% des patients). L'étude a révélé que le fait d'avoir une affection neurologique préexistante, quelle qu'en soit la nature (atteinte cérébrale, médullaire ou nerveuse périphérique, vasculaire, auto-immune ou dégénérative) était le prédicteur le plus puissant de développement de complications neurologiques liées à la Covid-19 (risque multiplié par 2). De plus, présenter des symptômes neurologiques liés à la Covid-19, quelle qu'en soit le degré de gravité (de la gênante mais inoffensive anosmie aux parfois tragiques AVC) était associé à un risque de décès 6 fois plus élevé. L'article attire également l'attention sur le fait que même si le patient a de la chance et récupère, il n'est pas pour autant sorti définitivement d'affaires, les perspectives sanitaires à long terme étant encore incertaines.Chou SH-Y et al. JAMA Network Open. 2021; 4: e2112131. https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2779759