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Les mesures psychophysiologiques de l'excitation, telles que l'activité électrodermale, une activité électrique biologique enregistrée à la surface de la peau et reflétant l'activité des glandes de la sudation, peuvent fournir une indication précoce d'un comportement problématique (accès de colère, agression...) ultérieur chez des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA). Cependant, la variabilité des modèles de l'activité électrodermale associée aux comportements peut limiter cette capacité prédictive.C'est dans ce contexte, afin précisément d'examiner la variabilité des modèles de l'activité électrodermale, que des chercheurs de l'Université du Missouri ont placé des détecteurs au poignet et à la cheville de huit adolescents atteints de TSA sévères.Lorsque les gens deviennent stressés, leur corps peut en effet réagir en transpirant. "Un pic d'activité électrodermale nous dit que le corps de l'individu réagit physiologiquement à une situation stressante, qui pourrait être son état interne, un facteur externe ou une combinaison des deux," a précisé le Pr Bradley Ferguson, auteur principal de l'étude. "Si les parents ou les personnes en charge des enfants sont informés à l'avance de l'augmentation du niveau de stress de leur enfant, ils peuvent avoir la possibilité d'intervenir et de désamorcer la situation avant que des problèmes de comportement ne surviennent."Les scientifiques ont constaté qu'une augmentation anticipée de l'activité électrodermale avant le comportement problématique ne s'est produite que dans 60% des cas. En outre, après le comportement problématique, l'activité électrodermale n'est revenue à des niveaux de base médians que dans 45% des cas.En conclusion, pour les auteurs, l'hétérogénéité des réponses de l'activité électrodermale chez les personnes atteintes des formes les plus graves de TSA est un facteur important à prendre en considération dans les futures études utilisant des outils psychophysiologiques tels que l'enregistrement de l'activité électrodermale pour anticiper les problèmes de comportement, en ce compris la nécessité de surveiller le retour aux niveaux de base après les comportements problématiques. Le fait d'intégrer cette considération peut rendre plus fiables les approches visant à anticiper et à gérer les comportements problématiques.(référence : Frontiers in Psychiatry, 11 septembre 2019, DOI : 10.3389/fpsyt.2019.00654)https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyt.2019.00654/full