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Alors que la consommation d'aliments biologiques a considérablement augmenté dans les pays à revenu élevé, principalement en raison de préoccupations environnementales et du fait que ces aliments sont considérés comme plus sains, il existe cependant peu d'études sur les liens entre la consommation de tels aliments et la santé.Par ailleurs, même si une moindre exposition aux pesticides de synthèse a été systématiquement documentée chez les consommateurs de produits biologiques et même si des travaux expérimentaux suggèrent que ces pesticides peuvent être associés au diabète de type 2, jusqu'à présent aucune étude prospective bien menée n'a estimé l'association potentielle entre la consommation de produits "bio" et le risque de diabètes de type 2.C'est chose faite désormais avec cette recherche d'une équipe franco-américaine. Celle-ci repose sur les données de 33 256 participants (76% de femmes avec un âge moyen de 53 ans) issus de l'étude de cohorte prospective française NutriNet-Santé. Les volontaires ont dû répondre à des questionnaires réguliers sur leur fréquence de consommation d'aliments biologiques sur une période allant de 2014 à 2019 et, en fonction de leurs réponses, ils ont été classés en cinq catégories : jamais, rarement, la moitié du temps, souvent et toujours.Au total, 293 cas incidents de diabète de type 2 (DT2) ont été identifié au cours du suivi. Après ajustement pour les facteurs de confusion sociodémographiques, anthropométriques, liés au mode de vie (activité physique, tabagisme, alcool), médicaux et alimentaires, l'analyse montre que la consommation d'aliments biologiques est associée à un risque plus faible de diabète de type 2. Ce risque est réduit de 35% chez les plus gros consommateurs de "bio" (quintile le plus élevé) par rapport à ceux du quintile le plus bas. De plus, chaque augmentation de 5% de la proportion d'aliments "bio" dans le régime alimentaire est associée à une baisse de 3% du risque de diabète de type 2. Enfin, l'effet est davantage marqué chez les femmes.L'absence, ou du moins la présence dans des proportions bien moindres, de résidus de pesticides de synthèse dans l'alimentation biologique est, selon les auteurs, une des principales explications des résultats qu'ils ont obtenus. Sur la base de ces résultats et tout en considérant que leurs observations doivent encore être confirmées par d'autres études expérimentales et prospectives, ils estiment que les avantages potentiels de la consommation d'aliments "bio" peuvent contribuer à la prévention du diabète de type 2.(référence : International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, 9 novembre 2020, doi : 10.1186/s12966-020-01038-y)