...

Afin d'évaluer les relations entre les tests, le diagnostic, et les symptômes liés à la Covid-19 et la consommation de cigarettes conventionnelles, celle de cigarettes électroniques et leur double usage, des chercheurs de Stanford ont mené une enquête en ligne en mai 2020 aux États-Unis auprès de 4 351 adolescents et jeunes adultes âgés de 13 à 24 ans.Parmi les participants qui ont déclaré avoir subi un test pour la Covid-19, ceux qui se ont déjà vapoté sont cinq fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic positif que ceux qui n'ont jamais touché à la cigarette électronique, ceux qui ont déjà vapoté et fumé des cigarettes sont sept fois plus susceptibles d'être diagnostiqués avec la maladie et les individus qui ont consommé à la fois des cigarettes électroniques et des cigarettes classiques au cours des 30 derniers jours sont 6,8 fois plus enclins d'être positifs au coronavirus.Ceux qui ont fumé à fois des cigarettes électroniques et classiques au cours des 30 derniers jours sont neuf fois plus susceptibles de recevoir un test de dépistage que les non-fumeurs tandis que ceux qui se sont contentés de vapoter au cours de la même période ont 2,6 fois plus de probabilités d'être dépistés pour la Covid-19.Enfin, en ce qui concerne les symptômes de la maladie tels que toux, fièvre, fatigue et difficultés à respirer, les répondants qui ont consommé à la fois des produits de vapotage et des cigarettes durant les 30 derniers jours, sont également 4,7 fois plus susceptibles d'en présenter par rapport aux personnes qui n'ont jamais fumé ou vapoté.Curieusement, les chercheurs n'ont pas trouvé d'association entre le diagnostic de Covid-19 et le fait de fumer uniquement des cigarettes conventionnelles, peut-être parce que le double usage est devenu le modèle courant chez les jeunes.Si l'étude ne permet pas de conclure à un lien de cause à effet, par contre elle suggère que le vapotage, en combinaison ou non avec des cigarettes classiques, accroît le risque d'attraper le coronavirus, notamment parce que les poumons sont endommagés. Et ce n'est pas seulement une légère augmentation, mettent en garde les auteurs.L'équipe de Stanford espère que ses résultats alerteront les adolescents et les jeunes adultes sur les dangers de la cigarette électronique, en particulier le fait que son usage affecte les systèmes respiratoires et immunitaires, rendant l'organisme moins résistant au SARS-CoV-2 et à d'autres agents pathogènes. Elle invite aussi les prestataires de soins de santé, les parents, les écoles, les organisations communautaires, et les décideurs à sensibiliser les jeunes sur cette question. Enfin, elle appelle la Food and Drug Administration à resserrer davantage la réglementation régissant la manière dont les produits de vapotage sont vendus aux jeunes.(référence :The Journal of Adolescence Health, 11 août 2020, doi : 10.1016/j.jadohealth.2020.07.002)