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Les altérations de la santé et des performances provoquées par le stress thermique sont des défis sociétaux qui se propagent et s'intensifient géographiquement avec le réchauffement climatique. Pourtant, la science en sous-estime peut-être le véritable impact, en particulier parce que les quelques études précédentes ont été menées en laboratoire, sans tenir compte de l'effet marqué du rayonnement solaire pendant une période prolongée sur la température et la fonction du cerveau humain.Partant de ce constat, des chercheurs des universités de Copenhague et de Thessalie ont soumis huit hommes actifs et en bonne santé, âgés de 27 à 41 ans, à un test cognitif moteur qui consistait en quatre tâches informatiques et logiques différentes reposant sur la précision motrice fine. Quatre lampes simulant la lumière solaire (1 000 watts / m2) ont été positionnées pour rayonner soit sur le bas du corps, soit sur la tête, et ainsi créer l'effet des coups de soleil.Les scientifiques ont constaté qu'une exposition aiguë n'a pas affecté les performances des participants, tandis qu'une exposition prolongée au niveau de la tête et du cou a provoqué une élévation de la température centrale d'un degré et des altérations significatives des performances cognitives et motrices lors des tâches. Surtout, des déficiences sont apparues à des niveaux d'hyperthermie considérablement inférieurs par rapport aux expériences précédentes et aux essais de la présente étude sans chauffage radiant de la tête. Elles ont été observées à 38,5 degrés.Au vu de ces résultats, travailler en plein soleil peut présenter un danger plus important que ce que l'on pensait auparavant. Ces découvertes soulignent aussi l'importance d'intégrer l'effet sur la tête et le cou de la chaleur rayonnante émise par la lumière solaire dans les futures évaluations scientifiques des impacts environnementaux du stress thermique, et de veiller à une protection spécifique de la tête pour en minimiser les effets nocifs.C'est important non seulement pour la santé des travailleurs mais aussi pour leur productivité et leur sécurité au travail ainsi que pour la sécurité routière et pour minimiser les risques d'erreurs pendant des travaux quotidiens à l'extérieur.(référence : Scientific Reports, 8 mai 2020, doi : 10.1038/s41598-020-64768-w)