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Plus qu'une découverte, il s'agit d'une confirmation. En plus d'être très contagieux, le SARS-CoV-2 serait particulièrement résistant. La persistance post mortem chez l'Homme du virus est suspectée depuis pas mal de temps, notamment depuis la contamination d'un médecin légiste à Bangkok ayant mené une autopsie sur une personne infectée. (2) Des mesures de précaution ont d'ailleurs très vite été adoptées lors du traitement des cadavres et des échantillons prélevés sur ceux-ci.Le risque est désormais confirmé. Bien que l'échantillon soit de petite taille, c'est la première fois que l'analyse sur des cadavres se fait de manière aussi complète. Elle a été réalisée par des médecins du département de médecine légale du centre médical universitaire de Hambourg-Eppendorf. Ils ont pratiqué des autopsies sur 12 victimes du Covid-19, dont l'âge médian était de 73 ans, afin de déterminer la cause du décès et de décrire les lésions. Chaque autopsie a été complétée par une tomodensitométrie post-mortem ainsi qu'une analyse histopathologique des tissus de différents organes et virologique via la Polymerase Chain Reaction (PCR).Cette étude de cohorte prospective révèle la présence d'une thrombose veineuse profonde chez sept des 12 patients (58%), l'embolie pulmonaire étant la cause directe du décès chez quatre d'entre eux. L'incidence élevée d'événements thromboemboliques suggère un rôle important de la coagulopathie induite par la Covid-19.Les auteurs ont aussi retrouvé de l'ARN du SARS-CoV-2 dans les poumons de tous les patients ainsi que dans le pharynx de neuf d'entre eux. Six patients ont présenté une virémie modérée (<4 × 104 copies/ml). Chez cinq de ces patients, l'ARN viral a également été détecté dans d'autres tissus, au niveau du foie, du coeur et des reins, à des concentrations dépassant la virémie. Les patients sans virémie ne présentaient pas de charge virale, ou alors une faible charge, dans les autres tissus. Seuls quatre patients avaient de l'ARN viral détectable dans le cerveau et la veine saphène.Ces résultats semblent indiquer que la Covid-19 serait une maladie assez invasive, mais pas forcément très contagieuse après le décès vue la faiblesse de la charge virale post-mortem.(références : (1) Annals of Internal Medicine, 6 mai 2020, doi : 10.7326/M20-2003,(2) Journal of Forensic and Legal Medicine, 11 avril 2020, doi : 10.1016/j.jflm.2020.101964)