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L'échantillon comprenait 41 enfants et adolescents obèses participant depuis plusieurs années à une étude d'observation longitudinale à Vérone, en Italie. Des informations sur le mode de vie, y compris le régime alimentaire, l'activité physique et les comportements de sommeil, ont été collectées au départ et pendant trois semaines, entre mars et avril, dans le cadre du lockdown national au cours duquel le confinement à domicile était obligatoire. Elles ont été comparées aux données recueillies en 2019 sur ces mêmes jeunes.Les chercheurs constatent que, par rapport aux comportements enregistrés un an auparavant, pendant le confinement, les jeunes ont mangé un repas supplémentaire par jour, dormi une demi-heure de plus par jour, ajouté près de cinq heures par jour devant les écrans de téléphone, d'ordinateur et de télévision, et considérablement augmenté leur consommation de viande rouge, de boissons sucrées et de malbouffe. En revanche, l'activité physique a diminué de plus de deux heures par semaine et la quantité de légumes consommée est restée inchangée."La pandémie de Covid-19 a produit des effets collatéraux au-delà de l'infection virale," commente le Pr Myles Faith. "Les enfants et les adolescents atteints d'obésité ont été placés dans une situation d'isolement malheureuse qui semble créer un environnement défavorable au maintien d'un style de vie équilibré. Il est essentiel de prendre en compte ces effets collatéraux négatifs du confinement pour éviter de déprécier les efforts acharnés entrepris pour contrôler le poids des jeunes atteints d'adiposité excessive."Les scientifiques notent par ailleurs que le fait de rester à la maison en raison de la pandémie peut produire un effet similaire aux vacances d'été, période durant laquelle les enfants et les ados ont tendance à prendre plus de poids. "L'environnement scolaire offre une structure et une routine autour des heures de repas, de l'activité physique et du sommeil, trois facteurs de mode de vie majeurs impliqués dans le risque d'obésité", considère l'expert en obésité infantile."Selon la durée du lockdown, le surpoids gagné peut ne pas être facilement réversible et pourrait contribuer à l'obésité pendant l'âge adulte si des comportements plus sains ne sont pas rétablis le plus tôt possible," ajoute le Pr Faith. C'est pourquoi les chercheurs préconisent d'aider les familles concernées par des programmes de télémédecine, afin de les encourager à maintenir des choix de vie sains en période de confinement. Ils mènent actuellement une étude financée par les National Institutes of Health qui teste un traitement familial de l'obésité infantile à l'aide de la technologie de télémédecine.(référence : Obesity, 30 avril 2020, doi : 10.1002/oby.22861)