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La cavité buccale est une zone de forte concentration de SARS-CoV-2 et le contact avec des gouttelettes de salive infectée, des surfaces contaminées ou des particules en suspension dans l'air est une source de transmission du virus. La génération d'aérosols infectés au cours des procédures cliniques est particulièrement préoccupante. Par conséquent, une meilleure compréhension du potentiel du bain de bouche pour réduire la charge virale et moduler le risque de transmission dans un contexte professionnel médical et public est un sujet de recherche important.D'où cette nouvelle étude (1) réalisée par un laboratoire de virologie accrédité indépendant, de renommée internationale, Microbac Laboratories, pour le compte d'Unilever Research Laboratories. Au cours de celle-ci, les chercheurs ont évalué l'activité virucide de quatre bains de bouche antibactériens contre un substitut du SARS-CoV-2, le Human CoV-SARS 229E, en utilisant un test de suspension ASTM standard.Les bains de bouche contenant 15,7% d'éthanol, 0,2% de sulfate de zinc heptahydraté et un mélange d'enzymes et de protéines n'ont pas démontré d'activité virucide substantielle dans ce test. Par contre, le bain de bouche contenant 0,07% de chlorure de cétylpyridinium (CPC), un antiseptique connu pour ses propriétés antivirales et antibactériennes, utilisé depuis longtemps dans le milieu médical pour le contrôle de la plaque dentaire et recommandé par l'OMS contre le SARS-CoV-2 dans le cadre de la désinfection et de la stérilisation des établissements de soins de santé, s'est avéré très efficace. "Ce bain de bouche a réduit de 99,9% la charge virale du SARS-CoV-2, après 30 secondes de rinçage, ce qui correspond au temps d'utilisation classique d'un bain de bouche," déclare le Pr Glyn Roberts, responsable de la R&D soins bucco-dentaires d'Unilever. "La charge virale pourrait être réduite dans la bouche sur une durée allant jusqu'à six heures."Ce résultat conforte celui d'une précédente étude (2), menée elle aussi en laboratoire par la Penn State College of Medicine, et qui concluait déjà que certains bains de bouche pourraient être utiles pour réduire la charge virale dans la cavité buccale après une infection et pourraient aider à réduire la propagation du SARS-CoV-2 au sein de la population."Même s'il est évident qu'il ne s'agit ni d'un traitement curatif ni d'un moyen totalement éprouvé de prévenir la transmission du SARS-CoV-2, les résultats obtenus ici sont très prometteurs," ajoute le Pr Roberts.En plus de prévenir certains problèmes bucco-dentaires, la technologie CPC pourrait jouer un rôle important pour réduire la transmission du coronavirus en tant que mesure d'hygiène préventive, en plus des gestes barrières de base recommandés par les autorités de santé, comme la distanciation sociale, l'hygiène des mains et le port du masque.(références : (1) bioRxiv, 28 octobre 2020, doi : 10.1101/2020.10.28.359257(2) Journal of Medical Virology, 17 septembre 2020, doi.org/10.1002/jmv.26514)