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Disons-le d'emblée, il existe un certain degré de rationnel dans la mesure où le tramadol inhibe la recapture de la noradrénaline et de la sérotonine, ce qui a un impact sur la fonction d'agrégation des plaquettes et c'est sur cette base qu'a été initiée une étude cas-témoin basée sur des données de registres suédois (registre des patients et registre des prescriptions) L'analyse porte sur 18.306 cas (patients hospitalisés pour un premier saignement d'un ulcère gastrique) et pour chaque cas, 4 témoins appariés ont été inclus. Des analyses ont été conduites en séparant les patients chez qui le traitement par tramadol avait été nouvellement mis en place et ceux dont le traitement était déjà instauré.L'effet de la codéine, autre substance prescrite en cas de douleur, mais sans effet connu sur la fonction plaquettaire, a également été investigué.Les résultats indiquent que le tramadol est effectivement associé à une majoration du risque d'ulcère hémorragique, odds ratio OR (IC 95%) ajusté 2,1 (2,0-2,3) et l'association est plus forte en cas de traitement nouvellement instauré, OR 2,8 (2,5-3,2) qu'en cas de traitement déjà en cours, OR 1,7 (1,6-1,9). Fort bien, mais le même scénario est retrouvé quasiment à l'identique pour la codéine, globalement risque accru de saignement d'ulcère, OR 1,9 (1,7-2,1) et association également plus forte pour les nouveaux traitements, OR 2,3 (2,0-2,6) et plus faible pour les traitements déjà en cours 1,7 (1,5 à 1,9). Au total une association, mais dans laquelle l'influence des paramètres liés à la douleur elle-même semble l'emporter sur l'éventuel influence pharmacologique du tramadol. L'article est en accès libre et gratuit, à vous de juger.D'après H Järnbert-Pettersson et al. PLoS One. 2019 Apr 17; 14: e0215356. https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0215356