La prise en charge du syndrome du côlon irritable (SCI) ne cesse de bouger. Comme les mécanismes multifactoriels sous-jacents sont de mieux en mieux compris, le paysage thérapeutique évolue également.
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Le SCI est une affection gastro-intestinale chronique complexe qui peut provoquer un large éventail de symptômes, tels que des douleurs et des crampes abdominales, des problèmes de transit intestinal, un ventre ballonné, ... Les taux d'incidence varient, mais en Belgique, environ 15 % de la population en souffrirait[1]. Le SCI peut avoir un impact majeur sur la qualité de vie du patient et entraîne des coûts élevés pour la société. L'année dernière, une revue scientifique détaillée des différentes options thérapeutiques du SCI [2] a été publiée dans 'Translational Gastroenterology and Hepatology'. Cette revue couvre les options pharmacothérapeutiques, les changements alimentaires, les probiotiques, la transplantation de selles, la thérapie cognitivo-comportementale et les médecines complémentaires ou alternatives. La question est surtout de savoir quelles options thérapeutiques se sont avérées efficaces pour calmer le côlon spastique. Les médicaments contre le SCI sont utilisés pour combattre la constipation, la diarrhée et/ou les douleurs abdominales. Pour la constipation, différents types de fibres solubles sont comparés. Le psyllium semble avoir la préférence. On évalue également les laxatifs osmotiques et les sécrétagogues intestinaux tels que le lubiprostone et le linaclotide. Le linaclotide serait légèrement plus efficace que le lubiprostone pour réduire les douleurs abdominales, mais les sécrétagogues peuvent provoquer des effets secondaires tels que des nausées et des diarrhées. De même, on passe en revue les recommandations pour les personnes souffrant du SCI et de diarrhée. En ce qui concerne la douleur et l'inconfort général associés au SCI, on se focalise sur l'utilisation d'antispasmodiques et d'antidépresseurs tricycliques (à faible dose). Un autre article [3] mentionne encore la mélatonine comme option thérapeutique possible. Les patients souffrant du SCI, avec ou sans troubles du sommeil, qui ont reçu de la mélatonine ont présenté moins de symptômes gastro-intestinaux (douleurs, ballonnements, troubles du transit intestinal) que ceux qui ont reçu un placebo. Chez les insomniaques, la mélatonine a en outre amélioré significativement la qualité du sommeil et le fonctionnement pendant la journée. Les modifications du régime alimentaire, telles que le régime pauvre en FODMAPs[4], sont également souvent utilisées pour traiter le SCI. Dans ce cas, il est toutefois important qu'un médecin ou un diététicien supervise ce régime afin d'éviter des habitudes alimentaires trop restrictives. Le régime sans gluten et les régimes pauvres en saccharose et en amidon sont également mentionnés, bien que les preuves scientifiques ne soient pas encore concluantes. En ce qui concerne les probiotiques, les souches Lactobacillus et Bifidobacterium atténuent le mieux les symptômes du SCI. Les transplantations de selles semblent avoir un effet assez variable et surtout temporaire. Le soutien psychologique sous forme de thérapie cognitivo-comportementale (individuelle, en groupe ou en ligne) est efficace, et l'hypnothérapie fait également son apparition. Enfin, l'extrait de menthe poivrée et l'activité physique légère (yoga, marche) peuvent également aider les patients souffrant du SCI. Notes : [1] Via www.ibsbelgium.org. [2] Tetali B, et al. Management of IBS: a narrative review. Transl Gastroenterol Hepatol 2024;9:26. https://dx.doi.org/10.210. [3] Faghih M, et al. The effect of melatonin on IBS patients with and without sleep disorders. BMC Gastroenterol (2023), 135. https://doi.org/10.1186/s12876-023-02760-0 [4] Les FODMAPs sont des glucides peu ou pas absorbés dans l'intestin grêle, qui fermentent dans le gros intestin.