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Après avoir analysé le microbiome de pommes afin de détecter les différences selon le mode de culture, les chercheurs ont constaté que ces fruits contiennent plus de 100 millions de bactéries qui participent à maintenir notre microbiote intestinal. Et ces bactéries se trouvent dans les différents tissus : la tige, la peau, la chair, les graines ou encore le calice. Fait étonnant, la pulpe et les graines des fruits étaient des points chauds bactériens, alors que la peau était moins colonisée. Ainsi, débarrassée de ses pépins, une pomme ne contiendrait plus que 10 millions de bactéries avancent les scientifiques.Par ailleurs, le nombre de bactéries est quasiment le même que les pommes soient produites biologiquement ou conventionnellement. Cependant, outre le fait qu'elles ne contiennent aucun résidu de pesticide, les pommes bio abritent une communauté bactérienne nettement plus diversifiée, plus homogène et distincte.Ainsi, les Escherichia-Shigella, un groupe de bactéries comprenant des agents pathogènes, responsables entre autres de la dysenterie bacillaire et de la shigellose, ont été retrouvés dans les échantillons de pommes conventionnelles, mais pas dans les fruits biologiques. En revanche, ces derniers présentaient des lactobacilles, un genre bactérien qui joue le rôle de probiotique.De plus, des bactéries du genre Methylobacterium, connu pour améliorer la biosynthèse des composés aromatisants à la fraise, étaient significativement plus abondantes dans les pommes biologiques, en particulier au niveau de la peau et la chair. Cela pourrait expliquer le "meilleur goût" des pommes bio.Pour les auteurs de l'étude, ces résultats plaident en faveur d'une agriculture biologique qui, en plus de respecter l'environnement, est aussi bénéfique pour la santé de notre microbiote intestinal.La chercheuse Gabriele Berg estime aussi que le profil bactériologique des aliments pourrait un jour devenir des informations nutritionnelles utiles, affichées au même titre que la teneur en macronutriments, vitamines ou minéraux.(référence : Frontiers in Microbiology, 24 juillet 2019, doi : 10.3389/fmicb.2019.01629)https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmicb.2019.01629/full