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Sur cette base, plusieurs sociétés recommandent le recours systématique à la préparation chez les candidats à une résection colique. Une équipe finlandaise a décidé d'en vérifier le bien-fondé dans le cadre d'une étude multicentrique prospective randomisée menée dans 4 hôpitaux.Les infirmières dédiées à l'étude donnaient les instructions de préparation ou de non-préparation colique selon le bras auquel le patient avait été alloué par la randomisation. Aucun des autres intervenants ne connaissait cette allocation.La préparation se faisait la veille de l'intervention et consistait en l'ingestion de 2 litres de polyéthylène glycol et 1 litre d'eau avant 18h, la prise orale de 2 g de néomycine à 19h et de 2 g de métronidazole à 23h. Le critère principal d'évaluation était la survenue d'infections du site opératoire dans les 30 jours suivant l'opération.Au total 417 patients ont été randomisés, 209 vers le bras préparation et 208 vers le bras sans préparation et respectivement 13 et 8 n'ont pas eu de résection colique et sont exclus de l'analyse qui porte donc sur 396 patients (196 du bras préparation et 200 du bras sans préparation). Une infection du site opératoire a été documentée chez 13 patients (7%) du bras préparation et chez 21 (11%) du bras sans préparation, une différence qui n'est que numérique et non significative (odds ratio 1,65 : IC 95% 0,80-3,40 ; p=0,17). Une déhiscence anastomotique a été rapportée chez respectivement 7 et 8 patients et des ré-interventions ont été nécessaires chez respectivement 16 et 13. Deux décès sont à déplorer endéans les 30 jours dans le bras sans préparation aucun dans le bras préparation. Il est conclu que la préparation ne réduit pas significativement les infections du site opératoire ni la morbidité globale de la chirurgie et qu'il serait donc opportun de reconsidérer les recommandations actuelles.D'après L Koskenvuo et al. Lancet. 2019; 394: 840-8. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)31269-3