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McLaughlin et ses collègues de Harvard ont analysé les données d'une vaste étude sur des enfants âgés de 3 à 11 ans. Ils se sont concentrés sur 147 enfants âgés d'environ 10 et 11 ans dont 40 avaient reçu une fessée, en excluant ceux qui avaient également subi des formes plus graves de violence.Chaque enfant a été invité à s'allonger dans une machine IRM et à visionner un écran sur lequel étaient affichées des images d'acteurs ayant des visages "craintifs" et "neutres". Le scanner a enregistré l'activité cérébrale de l'enfant en réponse à chaque type de visage, et ces images ont été analysées pour déterminer si les visages suscitaient des schémas d'activité cérébrale différents chez les enfants ayant reçu une fessée et chez ceux qui n'en avaient pas reçu. "En moyenne, sur l'ensemble de l'échantillon, les visages effrayants provoquent une plus grande activation que les visages neutres dans de nombreuses régions du cerveau et, comparativement aux enfants n'ayant jamais eu de fessée, pour ceux qui en ont reçu, nous observons une suractivité dans plusieurs régions du cortex préfrontal - le centre de décision, de réflexion et de planification du cerveau - pour les visages effrayants par rapport aux visages neutres," écrivent les chercheurs. "Il n'y a pas de régions du cerveau où l'activation aux visages craintifs par rapport aux visages neutres diffère entre les enfants maltraités et fessés".Conformes aux précédentes études menées sur la fessée, les résultats montrent bien que le châtiment corporel est un acte qui peut augmenter les problèmes potentiels pour le développement des enfants, en les exposant à un risque de troubles du comportement, d'anxiété et de dépression. Ils vont dans le sens d'une recherche similaire menée sur des enfants qui ont été victimes de violences graves. "Suivant un principe de précaution, les parents et les décideurs devraient s'efforcer de réduire la prévalence des châtiments corporels," a déclaré Jorge Cuartas.Les auteurs chercheurs ont ajouté que leur étude était une première étape vers une analyse interdisciplinaire plus poussée des effets potentiels de la fessée sur le développement cérébral des enfants et leurs expériences vécues.(référence : Child Development, 9 avril 2021, doi : 10.1111/cdev.13565)