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Quand la Corée du Sud a fait état d'une possible réinfection de patients guéris du coronavirus, l'inquiétude est encore montée d'un cran. Certains patients atteints de coronavirus ont en effet à nouveau été testés positifs pour le virus jusqu'à 82 jours après avoir été infectés. Rendus publics en avril, ces cas faisaient craindre une possible réinfection de patients guéris et jetaient le doute sur l'efficacité des anticorps. Aujourd'hui, les résultats d'une étude par les Korean Centers for Disease Control and Prevention (KCDC) devrait apaiser ces inquiétudes.A partir d'un total de 447 cas "re-positifs", les chercheurs ont examiné 285 cas (63,8%) qui s'étaient précédemment rétablis de Covid-19, mais qui ont ensuite été testés de nouveau positifs entre un et 37 jours après s'être remis de leur première infection et être sortis de l'isolement. Parmi ces cas, les chercheurs ont recherché des symptômes dans 284 d'entre eux. Ils ont constaté que 126 patients (44,4%) présentaient effectivement à nouveau des symptômes liés à la Covid-19, ce qui laissait entendre qu'ils étaient à nouveau malades et donc potentiellement contagieux.Mais ce n'est pas le cas : aucun d'entre eux ne semble avoir propagé l'infection. Le KCDC a en effet enquêté sur 790 personnes - dont 351 membres de la famille - qui ont été en contact étroit avec les 285 cas et a constaté qu'aucune d'entre elles n'avait été infectée exclusivement par les cas "re-positifs." Surtout, des tests de laboratoire supplémentaires sur 108 cas "re-positifs" ont révélé qu'aucun d'entre eux ne répandait de virus infectieux. Les échantillons de virus prélevés sur les patients n'ont pas pu être cultivés en culture, ce qui montre qu'il s'agit de particules virales non infectieuses ou mortes. Il faut donc comprendre que ces patients n'auraient pas été réinfectés, qu'ils ne seraient porteurs que de fragments de virus inoffensif et ne seraient donc pas de nouveau contagieux.De plus, lorsque les chercheurs ont effectué des analyses de sang supplémentaires sur 23 des cas "re-positifs", presque tous (96%) avaient des anticorps neutralisants contre le SRAS-CoV-2. Cela suggère qu'ils peuvent avoir une certaine immunité à une réinfection par le virus.Ces résultats ont de quoi rassurer les pays qui lèvent progressivement le confinement. Par ailleurs, à la suite des conclusions de cette étude, les autorités sud-coréennes ont décidé de ne plus considérer les personnes comme infectieuses après leur convalescence. En vertu de protocoles révisés, après s'être remises de leur maladie et avoir terminé leur période de confinement, ces personnes ne sont plus tenues de tester le virus avant de retourner au travail ou à l'école.Le KCDC a aussi fait savoir qu'il qualifierait désormais les cas "re-positifs" de "PCR re-détectée après la sortie de l'isolement."(référence : KCDC Press release, 21 mai 2020)