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La nouvelle pandémie causée par l'infection par le SARS-CoV-2 constitue une situation inhabituelle pour le monde entier. La peur de la maladie, l'isolement social du au confinement et l'incertitude économique sont autant de menaces qui peuvent avoir des conséquences sur la santé mentale des gens, notamment engendrer du stress, de l'angoisse et de la dépression, et ces effets néfastes peuvent à leur tour se répercuter sur le physique.Pour s'en rendre compte, des chercheurs des universités de Tel-Aviv et de Wroclaw ont évalué l'effet de la pandémie actuelle sur la prévalence possible et l'aggravation des symptômes de troubles temporo-mandibulaires et de bruxisme chez des sujets sélectionnés dans deux pays culturellement différents, Israël et la Pologne.Pendant le confinement mis en place dans ces deux pays, deux études concomitantes ont été menées sous forme d'enquêtes transversales en ligne à l'aide de questionnaires anonymisés similaires. Au total, 700 réponses complètes ont été émises par des participants résidant en Israël et 1092 par des volontaires de Pologne.Les répondants devaient indiquer si une série de symptômes - douleurs orofaciales, serrements de mâchoires pendant la journée et grincements de dents la nuit - étaient apparus ou s'étaient aggravés depuis le confinement. Ces symptômes physiques ont la particularité d'être le plus souvent causés par le stress émotionnel et l'anxiété.Ainsi, en quelques mois, la prévalence de ces symptômes est passée de 35% avant la pandémie à 47%. Dans le détail, le serrement des mâchoires en journée est passé d'environ 17% à 32% et le grincement de dents la nuit de 10% à 36%. De plus, la gravité des symptômes a augmenté d'environ 15% chez les personnes qui en soufraient déjà avant la pandémie. Au total, une augmentation de 10% à 25% a été enregistrée pour ces symptômes.La recherche a également révélé que les femmes sont davantage affectées par ces désagréments que les hommes et le phénomène touche en particulier les 35-55 ans."Nous pensons que nos résultats reflètent la détresse ressentie par la génération intermédiaire, qui était enfermée à la maison avec de jeunes enfants, sans l'aide habituelle des grands-parents, tout en s'inquiétant pour leurs parents âgés, confrontés à des problèmes financiers et souvent obligés de travailler à domicile dans des conditions difficiles", soulignent les chercheurs.(référence : The Journal of Clinical Medicine, 12 octobre 2020, doi : 10.3390/jcm9103250)