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La pandémie de Covid-19 a poussé de nombreux gouvernements à imposer des politiques limitant les contacts sociaux. La Belgique a opté pour un modèle de bulle sociale domestique.Si l'on veut garder la propagation du coronavirus sous contrôle, le déconfinement progressif de notre société nécessite des modèles détaillés pour simuler la propagation du SARS-CoV -2. Ce à quoi se sont attelés douze chercheurs belges.Leur étude propose donc un modèle centré sur l'individu (STRIDE) simulant les interactions entre les onze millions de Belges. Leur scénario comprend l'application de la "bulle de foyers", définie comme "la combinaison exclusive de deux ménages - dont les membres les plus âgés ne peuvent pas avoir une différence d'âge supérieure à 3 ans - qui se rencontrent pendant les week-ends."L'analyse de différents scénarios démontre que tant la "bulle de foyers" que le tracing et une stratégie qui combine les deux permettent diminuer le nombre d'hospitalisations au fil du temps. En revanche, si les contacts sociaux liés au travail et aux loisirs en communauté reprennent, comme cela devrait progressivement être le cas lors du déconfinement, tant le scénario de la "bulle de foyers" que celui du tracing ne suffisent pas et le nombre d'admissions à l'hôpital augmente toujours dans le temps. Ces deux stratégies doivent être cumulées (également avec des mesures de quarantaine) pour avoir un effet stabilisateur sur le nombre d'hospitalisations. De manière plus détaillée, les auteurs ont calibré le modèle de transmission du virus jusqu'au 30 avril 2020 et ont poursuivi toutes les simulations jusqu'au 31 août pour évaluer l'impact des différentes stratégies de déconfinement. Ils sont partis d'un scénario de base qui comprend une réouverture progressive des activités inter-entreprises (B2B), scolaires et communautaires, comprenant à chaque fois quatre hypothèses qui rendent compte d'une augmentation faible et modérée de la mixité sociale.Le scénario par défaut qui comprend les "bulles de foyers", c'est-à-dire sans contacts supplémentaires liés au travail ou aux loisirs, montre une réduction moyenne du nombre moyen d'hospitalisations de 53% en juin et de 75% en août par rapport au scénario de référence. Si les bulles domestiques sont parfaitement respectées sept jours sur sept, le nombre moyen d'hospitalisations peut même être réduit de 93% d'ici le mois d'août. Si ces bulles sont moins strictes (respectées deux jours par semaine), l'effet est moins prononcé mais le nombre moyen d'hospitalisations en août peut encore être inférieur de 41% par rapport au scénario de base.Dans ces scénarios, l'âge est un facteur important. Ainsi, plus l'écart d'âge est grand entre les membres du foyer, moins la stratégie est efficace. Si l'on autorise une différence d'âge de 60 ans, la réduction des admissions quotidiennes à l'hôpital d'ici juin n'est que de 43%.(référence : Nature Communications, 9 mars 2021, doi : 10.1038/s41467-021-21747-7)