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Des chercheurs de l'université de Yale ont prélevé des échantillons nasaux, salivaires et sanguins de sujets témoins non infectés et de patients (17 hommes et 22 femmes) atteints de Covid-19, après leur admission à l'hôpital. Ils ont pris soin d'exclure ceux qui prenaient des médicaments pouvant affecter le système immunitaire.Le Pr Akiko Iwasaki et son équipe ont examiné les différences entre les sexes dans les charges virales, les titres d'anticorps spécifiques au SARS-CoV-2, les cytokines plasmatiques, ainsi que le phénotypage des cellules sanguines chez les patients Covid-19.Les patients masculins ont des taux plasmatiques plus élevés de cytokines immunitaires innées telles que l'IL-8 et l'IL-18 ainsi qu'une induction plus robuste de monocytes non classiques. Or, c'est la production excessive et incontrôlée des cytokines, provoquée par un emballement du système immunitaire, qui est pointée du doigt dans les formes graves de Covid-19.En revanche, l'action des lymphocytes T pendant l'infection par le SARS-CoV-2 est plus forte chez les femmes que chez les hommes, et contrairement aux hommes, cette activité élevée se maintient même lorsqu'elles sont âgées.Surtout, les chercheurs relèvent qu'une réponse médiocre des lymphocytes T est négativement corrélée à l'âge des patients et est associée à une aggravation de la maladie chez les patients de sexe masculin, mais pas chez les femmes. D'autre part, les femmes qui ont un haut niveau de cytokines immunitaires innées au début de l'infection sont celles dont l'état s'aggrave ensuite.Pour les auteurs, le fait que les hommes et les femmes développent des types différents de réponse immunitaire à la Covid-19 expliquerait pourquoi parmi les personnes décédées de la maladie dans le monde, 60% sont des hommes. Ils considèrent aussi que leurs résultats pourraient conduire à différencier les traitements et les soins selon le sexe.Il faut toutefois souligner deux limites à cette étude : la faiblesse de l'échantillon et l'âge moyen élevé des patients, autour de la soixantaine.(référence : Nature, 26 août 2020, doi : 10.1038/s41586-020-2700-3)