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Dans une étude rétrospective incluant 189 987 patients venus chercher des soins à l'Irving Medical Center de New York, Nicholas Tatonetti et ses collègues ont utilisé une analyse de survie pour déterminer si l'exposition à la mélatonine après l'intubation endotrachéale est associée à une moindre mortalité chez les patients intubés et ventilés mécaniquement en raison d'une détresse respiratoire.Les chercheurs de l'Université Columbia ont identifié 948 périodes d'intubation chez 791 patients infectés par le SARS-CoV-2 et 3 497 périodes d'intubation chez 2981 patients qui ne l'étaient pas. Une analyse multivariée tenant compte des facteurs démographiques et des antécédents cliniques révèle que l'exposition à la mélatonine après l'intubation est significativement associée à un résultat de survie positif chez les patients Covid-19 (+ 13,1%) et non Covid-19 (+ 27,8%). Il en va de même chez les patients Covid-19 nécessitant une ventilation mécanique (+ 12,7%) mais pas chez les patients ventilés mécaniquement qui n'ont pas la Covid-19.Selon les auteurs, ces résultats suggèrent que la mélatonine, une hormone qui régule le cycle veille-sommeil et qui est couramment utilisée comme somnifère en vente libre, peut cibler l'inflammation induite par le SARS-CoV2 lors du syndrome respiratoire aigu sévère dans les cas les plus graves de Covid-19. Ils considèrent que des études supplémentaires sont nécessaires pour étudier les mécanismes possibles sous-tendant leurs observations."Bien que nos modèles tiennent compte de nombreuses covariables, il est impossible d'exclure des biais de confusion dans l'échantillon et, même si notre analyse a permis de trouver des associations significatives entre l'exposition à la mélatonine après l'intubation et la survie, nous n'avons pas identifié la directionnalité, ni le mécanisme d'action sous-jacent," soulignent-ils.L'autre étude suggère que la mélatonine pourrait être une option de traitement viable pour la Covid-19. Il s'agit d'une analyse de données au moyen d'une plate-forme d'intelligence artificielle développée par le Lerner Research Institute affilié à la Cleveland Clinic (États-Unis) afin d'identifier des médicaments existants pouvant être réutilisés contre le coronavirus.Les algorithmes ont analysé une multitude de données biologiques associées à 64 maladies afin d'identifier des réseaux de points communs avec la Covid-19. Ils ont identifié 34 médicaments candidats dont la mélatonine est l'un des plus prometteurs.L'analyse des données des patients du registre Covid-19 de la Cleveland Clinic a également révélé que l'utilisation de la mélatonine est associée à une probabilité réduite de près de 30% de tests positifs pour le SARS-CoV-2 après ajustement de certaines variables (âge, race, tabagisme et diverses comorbidités). La probabilité réduite de tests positifs pour le coronavirus est passée à 52% pour les Afro-Américains après ajustement pour les mêmes variables."Il est très important de noter que ces résultats n'impliquent pas que les gens commencent à prendre de la mélatonine sans consulter leur médecin," a déclaré le Pr Feixiong Cheng, auteur principal de l'étude. Et d'ajouter : "des études observationnelles à grande échelle et des essais contrôlés randomisés sont essentiels pour valider le bénéfice clinique de la mélatonine pour les patients atteints de Covid-19."(références : (1) medRxiv, 18 octobre 2020, doi : 10.1101/2020.10.15.20213546, (2) PLOS Biology, 6 novembre 2020, doi : 10.1371/journal.pbio.3000970)