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Des médecins français de l'Assistance publique Hôpitaux de Paris (APHP) rapportent un cas de transmission transplacentaire du SRAS-CoV-2, confirmée par des investigations virologiques et pathologiques approfondies. En détail, le SRAS-CoV-2 provoque une virémie maternelle, une infection placentaire démontrée par immunohistochimie et une charge virale très élevée, une inflammation placentaire, comme le montrent l'examen histologique et l'immunohistochimie, et une virémie néonatale à la suite de l'infection placentaire."Jusqu'à présent, concernant la possibilité d'une transmission mère-enfant prénatale du SARS-CoV-2, nous n'avions que des suspicions," relate le Dr Daniele De Luca, de l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart, et principal auteur de l'étude. "Il nous fallait des preuves solides, difficiles à réunir en période de pandémie avec des urgences dans tous les sens, mais que nous avons tout de même réussi à collecter." Les médecins ont suivi une jeune femme, contaminée en fin de grossesse par le coronavirus. Présentant une insuffisance respiratoire légère ainsi qu'une fièvre, elle a rapidement été hospitalisée. La naissance s'étant faite par césarienne, tous les prélèvements ont pu être menés sur les réservoirs potentiels du virus, dont la charge la plus forte a été trouvée dans le placenta. Il est passé de là à travers le cordon ombilical vers le bébé, où il s'est développé.Vingt-quatre heures après sa naissance, le nouveau-né, de sexe masculin, a présenté des symptômes neurologiques sévères causés par la maladie, similaires à ceux décrits chez les patients adultes : irritabilité extrême, rigidité des membres et lésions du système nerveux cérébral. Fort heureusement, ces symptômes ont diminué rapidement et en trois semaines, l'enfant s'est presque entièrement rétabli. Trois mois plus tard, sa mère est sans symptômes.Un autre cas de transmission intra-utérine du virus a été relaté quelques jours plus tôt par des chercheurs texans. Une petite fille, née prématurément à 34 semaines, a développé de la fièvre et des problèmes respiratoires relativement légers le deuxième jour de la vie. Le dépistage nasopharyngé du SARS-CoV-2 était positif 24 heures et 48 heures après la naissance. Sa mère en était atteinte. L'histopathologie du placenta a révélé une infection au SRAS-CoV-2 par microscopie électronique et immunohistochimie.La petite fille, qui avait été placée sous oxygène, a été testée positive au coronavirus jusqu'à 14 jours après la naissance. A 21 jours, la maman et l'enfant ont pu regagner leur domicile. Les scientifiques ont analysé le placenta : des particules de SRAS-CoV-2 ont été détectées, ainsi qu'une protéine liée au virus. D'après eux, cela confirme la contamination intra-utérine. (références : (1) Nature Communications, 14 juillet 2020, doi : 10.1038/s41467-020-17436-6, (2) The Pediatric Infectious Disease Journal, 10 juillet 2020, doi: 10.1097/INF.0000000000002815)