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Les chercheurs ont procédé à l'examen de la littérature parue jusqu'au 29 juillet 2020 dans plusieurs bases de données dont celle de l'OMS et portant sur la prévalence de la dépression et de l'anxiété durant la pandémie. Les données de la Global Burden of Disease Study ont servi de base pour les niveaux antérieurs de dépression et d'anxiété. Au total, 60 études ont été retenues et 226 638 personnes évaluées. La prévalence mondiale de la dépression et de l'anxiété pendant la pandémie de Covid-19 atteint respectivement 24% et 21%. L'Asie avec des taux de 17,6% et 17,9%, et la Chine en particulier, avec des taux de 16,2% et 15,5%, avait la prévalence la plus faible des deux troubles.En ce qui concerne l'anxiété, dans les autres régions du monde, la prévalence atteint 29% en moyenne. Dans ce cas, l'Europe ne diffère pas de l'Asie. En ce qui concerne la dépression, la prévalence s'élève à 26% en Europe et dans certains pays du reste du monde - hors Asie - ce taux grimpe jusqu'à 39%. Au sein du sous-groupe des pays asiatiques, les estimations de la prévalence de la dépression varient de 15% à 20%.Lorsque l'on compare la prévalence de la dépression pour les périodes pré et post-Covid-19, quel que soit le pays, les taux sont manifestement plus élevés après le début de la Covid-19. De même, la prévalence de l'anxiété, telle que rapportée dans le sous-groupe des pays asiatiques, est plus élevée après la Covid-19. Les taux d'anxiété avant la Covid-19 allaient de 2,1 à 4,1% contre 18% dans la présente étude. Des augmentations de l'anxiété peuvent être observées dans les pays hors d'Asie et d'Europe (3 à 7% contre 29%).En ce qui concerne l'impact des différentes mesures de distanciation sur la santé mentale - qu'il s'agisse de fermetures de transports en commun, d'écoles, de fermetures et de lieux de travail, d'annulations d'événements publics ou d'interdictions de rassemblement - seules les fermetures de transports en commun ont augmenté la prévalence de l'anxiété, en particulier en Europe."Nos données confirment à quel point il est essentiel d'étudier les impacts possibles des mesures de distanciation sociale sur la santé mentale," souligne le Pr Silvia Martins. "Les problèmes de santé mentale ne doivent pas être considérés uniquement comme une conséquence différée de la pandémie de Covid-19, mais aussi comme une épidémie concomitante à part entière.""La pandémie a eu un impact considérable sur la santé mentale de la population mondiale, et la forte prévalence des troubles observée aujourd'hui est terriblement préoccupante," ajoute le Pr João Castaldelli-Maia. "Les résultats de notre étude ont des implications importantes pour les décideurs politiques et montrent un besoin urgent pour le secteur de la santé d'augmenter le soutien envers la prévention et l'intervention précoce pour faire face à cette épidémie de dépression et d'anxiété."(référence : Psychological Medicine, 2 mars 2021, doi : 10.1017/S0033291721000933)