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SPRINT-MIND a inclus plus de 9 000 hypertendus adultes (35,6% de femmes, âge moyen 67,9 ans) sans diabète ni antécédent d'AVC. Selon la randomisation, ces sujets ont été alloués à un bras intensif (objectif systolique < 120 mm Hg ; n=4.678) ou à un bras standard (objectif systolique < 140 mm Hg ; n=4.683). A l'issue d'une durée moyenne de traitement de 3,34 ans, l'essai a été interrompu en raison du bénéfice cardiovasculaire supérieur documenté dans le bras intensif, mais les patients ont continué à être suivis (médiane 5,11 ans). Dans le cadre de ce suivi, une démence a été diagnostiquée chez 149 patients du bras intensif versus chez 176 patients du bras standard, soit 7,2 versus 8,6 cas/1.000 personnes-année (PA), une réduction qui n'est toutefois pas significative HR (IC 95%) = 0,83 (0,67-1,04). En revanche, les cas de trouble cognitif léger (facteur de risque connu de démence) sont significativement moindres dans le bras intensif 287 versus 353 dans le bras standard, soit 14,6 versus 18,3 cas/1.000 PA ; HR 0,81 (0,69-0,95). Il existe également une réduction significative pour la combinaison des deux risques, respectivement 20,2 versus 24,1 cas/1.000 PA pour 1 000 personnes-années ; HR= 0,85 (0,74-0,97). L'absence de résultat significatif sur les démences s'explique très probablement par l'arrêt prématuré de l'étude. Il est en effet connu que l'impact délétère de l'hypertension sur la démence se manifeste en général après 10 à 20 ans. Un bémol important, la progression d'un trouble cognitif léger vers la démence n'est pas systématique, en revanche le surcroît d'hypotensions orthostatiques, de syncopes, d'anomalies électrolytiques et d'insuffisances rénales aigues dans le bras intensif est bien réel.The SPRINT MIND Investigators for the SPRINT Research Group, JAMA. 2019; 321: 553-61. https://jamanetwork.com/journals/jama/article-abstract/2723256