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"Le MG ne sait presque rien sur presque tout, le cardiologue sait presque tout sur presque rien", résume le Dr Christophe Barbut, MG à Bruxelles. "Même si ce n'est plus tout à fait vrai aujourd'hui, le MG n'est pas toujours au courant des nouvelles techniques utilisées par les médecins spécialistes." Ce que le MG apporte, c'est l'approche globale, la traduction de ce que dit le médecin spécialiste. Pour ce faire, il est fondamental de collaborer, les facteurs de succès dépendant de la diffusion de la communication entre les uns et les autres au fur et à mesure."Le MG est considéré comme le pivot. Nous sommes censés mieux connaître le patient sur le lieu de vie (un peu moins que l'infirmière à domicile qui vient plus souvent) mais il faut apprendre à se connaître."Ce faisant, le MG se rend compte que le cardiologue ne peut faire ce qu'il veut. Le cardiologue se rend compte que le généraliste ne peut passer à domicile trois fois par semaine. Sauf grâce à des concepts comme RML-B... "Au début, on ne se rencontrait pas pour des insuffisances cardiaques. On voulait simplement améliorer la relation entre la 1ère et le 2e ligne. Le plus incroyable, ensuite, est qu'on est arrivé à faire collaborer deux hôpitaux aussi différents que Saint-Jean et Saint-Pierre. Insuffisance cardiaque"L'insuffisance cardiaque (IC) touche environ 230.000 patients en Belgique", explique le Dr Céline Goffinet, cardiologue. "Ce chiffre va doubler d'ici 2040, non pas parce que les patients sont mal soignés mais parce qu'ils survivent beaucoup plus longtemps aujourd'hui avec un coeur abimé. L'IC est la première cause d'hospitalisation chez les plus de 60 ans. L'IC sévère peut mener à deux hospitalisations par an et des réadmissions une fois par mois. Cela a un coût mais ce coût peut être réduit en travaillant de manière multidisciplinaire."Le Dr Goffinet donne l'exemple d'un patient de 70 ans souffrant d'une valvulopathie aortique sévère qui refusait l'hospitalisation. Au fil des années, il a souffert d'épisodes de décompensation cardiaque et a mis du temps à comprendre sa maladie... Ensuite, il a modifié son mode de vie et atteint un traitement optimal. Il est devenu acteur de sa maladie. Il a repris du poids. Il est retourné vers son MG et jugulé la situation. Il est toujours vivant et n'a toujours pas été opéré. L'information au patient est trop vaste. La relation triangulaire et l'aide de l'entourage familial sont fondamentaux. Le fait de répéter tout le temps la même chose va aider. La revalidation sera, par ailleurs, confiée au kiné.Le patient qui sort de l'hôpital doit être vu par le MG. Celui-ci doit accepter de faire un suivi de rapprochement. De son côté, le patient doit être compétent par rapport à sa maladie, se peser tous les jours. Il doit noter le suivi, veiller aux petits signes d'alerte comme prendre trois kilos en 15 jours...Enfin, la multidisciplinarité est encouragée par la connectivité et la digitalisation via par exemple ComuniCare qui a, originellement, été mis au point par des infirmiers de Saint-Pierre.