Les suppléments en huile de poisson connaissent un certain succès. Au Royaume-Uni, 31% des sujets de sa Majesté en consomment. Les autres pays du continent européen ne sont pas en reste tandis que les Américains en sont eux aussi très friands. Un succès qui s'explique par les nombreuses vertus attribuées aux acides gras oméga-3: bons pour le coeur, le cerveau, la vision, les allergies, les os, la santé mentale...Tout cela est-il en mesure de résister au regard critique de l'Evidence Based Medicine ?

La question ne peut être considérée comme marginale dès lors que le volet de l'étude ASCEND relative aux suppléments en huile de poisson avait été retenue pour une présentation durant la session Hot Lines, avec publication on line simultanée dans le New England Journal of Medicine. .

Les critères d'inclusion étaient identiques à ceux pris en compte pour le volet consacré à l'acide acatyl-salicylique, évoqué dans notre newsletter précédente: âge de 40 ans ou plus, diabète sans antécédents cardiovasculaires. L'étude a comparé 1 gélule contenant 1 g d'acides gras oméga-3 avec un placebo. Son suivi a été de 7,4 ans. Le nombre de sujets inclus a été de 15.480.

Les critères principaux d'évaluation étaient les événements vasculaires sérieux, c'est-à-dire les infarctus du myocarde non mortels, les accidents vasculaires cérébraux non-hémorragiques, les accidents ischémiques transitoires ou les décès d'origine cardiovasculaire.

Les résultats ne montrent pas de différence significative entre les deux bras, avec un taux d'événements de 8,9 % dans le bras acides gras oméga-3 et de 9,2 % dans le bras placebo (p = 0,55). La robustesse de l'étude pousse, estime L. Bowman, à reconsidérer les recommandations qui ont pu jusqu'ici être formulées.

Les questions posées lors de la discussion ont concerné la dose utilisée dans l'étude, soit 1 g. Elle semblait la plus appropriée sur base des données antérieures. L'effet de doses plus élevés pourrait théoriquement être investigué...Mais il faudrait s'assurer de sa bonne tolérance. S'agissant de conseils sur le plan diététique, L. Bowman a précisé qu'une gélule d'huile de poisson n'était pas...un poisson. L'étude ASCEND ne peut donc pas être utilisée pour bannir le poisson de l'alimentation.

N Engl J Med August 26, 2018. DOI: 10.1056/NEJMoa1804989. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1804989?query=featured_home

Les suppléments en huile de poisson connaissent un certain succès. Au Royaume-Uni, 31% des sujets de sa Majesté en consomment. Les autres pays du continent européen ne sont pas en reste tandis que les Américains en sont eux aussi très friands. Un succès qui s'explique par les nombreuses vertus attribuées aux acides gras oméga-3: bons pour le coeur, le cerveau, la vision, les allergies, les os, la santé mentale...Tout cela est-il en mesure de résister au regard critique de l'Evidence Based Medicine ?La question ne peut être considérée comme marginale dès lors que le volet de l'étude ASCEND relative aux suppléments en huile de poisson avait été retenue pour une présentation durant la session Hot Lines, avec publication on line simultanée dans le New England Journal of Medicine. .Les critères d'inclusion étaient identiques à ceux pris en compte pour le volet consacré à l'acide acatyl-salicylique, évoqué dans notre newsletter précédente: âge de 40 ans ou plus, diabète sans antécédents cardiovasculaires. L'étude a comparé 1 gélule contenant 1 g d'acides gras oméga-3 avec un placebo. Son suivi a été de 7,4 ans. Le nombre de sujets inclus a été de 15.480. Les critères principaux d'évaluation étaient les événements vasculaires sérieux, c'est-à-dire les infarctus du myocarde non mortels, les accidents vasculaires cérébraux non-hémorragiques, les accidents ischémiques transitoires ou les décès d'origine cardiovasculaire. Les résultats ne montrent pas de différence significative entre les deux bras, avec un taux d'événements de 8,9 % dans le bras acides gras oméga-3 et de 9,2 % dans le bras placebo (p = 0,55). La robustesse de l'étude pousse, estime L. Bowman, à reconsidérer les recommandations qui ont pu jusqu'ici être formulées. Les questions posées lors de la discussion ont concerné la dose utilisée dans l'étude, soit 1 g. Elle semblait la plus appropriée sur base des données antérieures. L'effet de doses plus élevés pourrait théoriquement être investigué...Mais il faudrait s'assurer de sa bonne tolérance. S'agissant de conseils sur le plan diététique, L. Bowman a précisé qu'une gélule d'huile de poisson n'était pas...un poisson. L'étude ASCEND ne peut donc pas être utilisée pour bannir le poisson de l'alimentation.N Engl J Med August 26, 2018. DOI: 10.1056/NEJMoa1804989. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1804989?query=featured_home