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Les pompiers du service d'incendie de la ville de New York ayant participé aux opérations de sauvetage le 11 septembre 2001 continuent de payer un lourd tribut 18 ans après les attentats.Régulièrement, de nouvelles études paraissent. Elles montrent les conséquences sanitaires à long terme : pathologies respiratoires, syndrome post-traumatique et même certains cancers. En 2018, une recherche a ainsi identifié un possible sur-risque de myélome (2). Peu de travaux ont cependant porté jusqu'à présent sur les conséquences pour la santé cardiovasculaire, et leurs résultats restaient contradictoires, surtout parce qu'ils reposaient sur des auto-questionnaires.Cette lacune est comblée par une nouvelle étude au cours de laquelle les auteurs ont suivi pendant 16 ans 9 796 pompiers masculins de New York majoritairement blancs (94%), non-fumeurs (74 %), et âgés en moyenne de 40 ans au moment des faits. Ces derniers sont intervenus sur le site des tours jumelles le jour même des attentats et dans les deux semaines après et ils ont été exposés à des fumées toxiques et des particules potentiellement dangereuses.Le calcul des prévalences des pathologies cardiologiques se base sur l'examen de leurs dossiers médicaux, ainsi que sur des examens prospectifs et des interrogatoires.Les chercheurs ont constitué quatre groupes de pompiers : ceux qui étaient présents sur le site au matin du 11 septembre, ceux qui sont arrivés au cours de l'après-midi, ceux qui sont venus le 12 septembre, et ceux qui ont été appelés entre le 3e et le 14e jour après les attentats.Premier constat : 489 accidents cardiovasculaires primaires (infarctus du myocarde, AVC, angor non stable, chirurgie coronarienne ou angioplastie, ou décès d'origine cardiovasculaire) ont été enregistrés durant les 16 années de suivi.Autre enseignement : une fois neutralisé le facteur de l'âge, 16 ans après l'effondrement des tours, les combattants du feu du groupe 1 ont un sur-risque de 44% d'événements cardiovasculaires, comparativement à ceux des groupes 3 et 4. L'étude a aussi mis en évidence un nombre d'événements cardiovasculaires de 30% plus élevé chez les pompiers mobilisés pendant six mois ou plus sur le site de Ground Zero, en comparaison avec ceux y ayant travaillé moins de six moins. Le sur-risque reste significatif en prenant en compte différents facteurs de risque cardiovasculaire : hypertension, taux élevé de cholestérol, diabète et tabagisme.Ces résultats renforcent l'importance de surveiller à long terme la santé de toute personne exposée à une catastrophe environnementale massive, même de nombreuses années après l'événement, a déclaré la co-auteur Rachel Zeig-Owens.(références :(1) Jama Network Open, 6 septembre 2019, doi:10.1001/jamanetworkopen.2019.9775(2) Jama Oncology, juin 2018, doi :10.1001/jamaoncol.2018.0504, et doi : 10.1001/jamaoncol.2018.0509)https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2749446https://jamanetwork.com/journals/jamaoncology/fullarticle/2678956https://jamanetwork.com/journals/jamaoncology/fullarticle/2678962