Si les études portant sur les cures de jeûne n'ont débouché que sur des résultats contradictoires, la restriction temporelle de l'alimentation (RTA, qui consiste à limiter la fenêtre de prise alimentaire quotidienne à un nombre d'heures spécifié) a montré sa capacité à améliorer la sensibilité à l'insuline et le taux d'HbA1c chez les personnes à risque de diabète de type 2.
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Cependant, l'effet sur la variabilité de la glycémie n'avait jusqu'ici pas été étudié clairement, et les études antérieures n'ont pas vérifié si les effets bénéfiques de la RTA étaient dus à une réduction de l'apport énergétique total ou à des changements dans la durée de la prise des repas sur une journée. Une équipe a voulu combler cette lacune en observant les effets de la RTA de 8 heures/j en mode eucalorique, en comparant la RTA matinale (RTAm, de 8h à 16h) et la RTA tardive (RTAt, 12h à 20h) sur le contrôle glycémique chez des adultes en surpoids et sédentaires. Les résultats ont été rendus publics ce 10 septembre lors du congrès 2024 de l'EASD. Quinze personnes sédentaires (9 femmes et 6 hommes ; âge moyen : 52 ± 6 ans ; IMC : 28,0 ± 2,6 ; taux d'HbA1c : 37,9 ± 3,3 mmol/mol) avec une répartition habituelle de la prise alimentaire sur plus de 14 heures par jour ont participé à cette étude croisée et randomisée. Les auteurs ont comparé les stratégies RTAm et RTAt, ainsi que la répartition habituelle des participants à celles des RTA, chaque phase durant trois jours. Un régime eucalorique standardisé (50% de glucides, 30% de lipides et 20% de protéines) a été fourni pour les deux types de RTA, la glycémie a été suivie en continu pour évaluer le temps quotidien passé en euglycémie (3,9-7,8 mmol/l), et les auteurs ont mesuré des marqueurs de la variabilité glycémique dont la moyenne absolue de glycémie (MAG), le coefficient de variation (CV) et l'amplitude moyenne des excursions glycémiques (AMEG). En comparaison avec la prise alimentaire habituelle, la RTA a significativement augmenté de 3,3% le temps passé en euglycémie (IC 95% : 2,4 à 4,2 ; p < 0,001) et a réduit la MAG de 0,6 mmol/l (IC 95% : 0,2 à 0,9 ; p = 0,003), le CV de 2,6% (IC 95% : 1,6 à 3,7 ; p <0,001) et l'AMEG de 0,4 mmol/l (IC 95% : 0,2 à 0,6 ; p = 0,020). Aucun effet significatif du type de RTA (RTAm versus RTAt) n'a été observé (p >0,05). Il convient également de noter que l'apport calorique habituel et la composition en macronutriments n'étaient pas différents lors des périodes de RTA (p >0,05). En conclusion, dans cette étude à population limitée, une fenêtre eucalorique de RTA de huit heures a rapidement et significativement amélioré le temps quotidien passé en euglycémie et la variabilité glycémique, que cette RTA se situe plutôt en première ou en seconde partie de journée. Si ces résultats se voient confirmés par des études à plus grande échelle et à plus long terme, outre leur importance dans la prise en charge du diabète, il sera également intéressant d'étudier de plus près les habitudes alimentaires - d'un point de vue temporel - des patients (pré-)diabétiques, pour vérifier dans quelle mesure la recherche anamnestique d'une période quotidienne prolongée de prise de nourriture et une information ciblée pourraient favoriser la prévention de la maladie.Référence : Bowden Davies et al. Time restricted eating improves glycaemic variability, independently of energy intake, in adults at risk of type 2 diabetes. Congrès 2024 de l'EASD.